Les cumuls mensuels sont au-dessus de la normale des Cévennes à la Franche-Comté, dû en partie à l’épisode cévenol intense du 28 avril. Du sud de la vallée du Rhône aux Alpes, ainsi que vers le Dijonnais, les cumuls mensuels sont plus bas que la normale, avec un déficit souvent compris entre 25 et 70 %. C’est tout de même le mois le plus pluvieux depuis mars 2022 sur les Pyrénées-Orientales.
Les températures ont encore battu des records sur l’ensemble du bassin jusqu’en milieu de mois, suivi d’une 2ᵉ quinzaine quasi hivernale. Malgré quelques jours de neige, l’enneigement sur le massif du Jura et les Vosges reste déficitaire. Sur les Alpes, l’enneigement est excédentaire au-dessus de 2 400 m, de plus de 25 % sur l’est de la Haute-Savoie, de la Savoie et de l’Isère et de plus de 50 % sur les Alpes du Sud. L’enneigement s’est amélioré dans les Pyrénées-Orientales, atteignant un niveau normal en fin de mois.
Au 1er mai 2024, les retenues de Bourgogne-Franche-Comté et des Cévennes conservent des taux de remplissage conformes aux normales de saison, supérieurs à ceux du 1er mai 2023. Les faibles taux de remplissage des retenues hydroélectriques des Alpes du Nord et de Serre-Ponçon reflètent une stratégie de gestion privilégiant le turbinage en prévision de la fonte des neiges abondante au printemps. Les retenues multi-usages en plaine et dans les Pyrénées-Orientales ont désormais atteint des taux de remplissage globalement supérieurs à ceux du 1er mai 2023, mais qui restent encore insuffisants pour assurer du soutien aux usages en cas d’étiage sévère.
Au 1er mai 2024, la période de recharge des nappes se termine, les niveaux sont généralement en baisse sur les nappes réactives, mais restent en hausse sur les nappes inertielles. Avec 65 % des niveaux au-dessus des normales, la situation sur la région PACA et le couloir Rhône-Saône est bien plus favorable que celle observée l’année dernière, en avril 2023, où 68 % des niveaux se trouvaient sous les normales mensuelles. Seules les nappes des Pyrénées-Orientales conservent des niveaux plus bas qu’en avril 2023.
Sommaire
1. Point météorologique : précipitations, enneigement, températures
Pluviométrie
Avec un cumul de précipitations de 85,5 mm sur le nord du bassin, soit 94,2 % de la normale d’un mois d’avril, ce mois se place au 30ᵉ rang des cumuls les plus élevés depuis 1959. Les précipitations se sont surtout concentrées sur la 2ᵉ quinzaine du mois. Les cumuls mensuels sont au-dessus de la normale des Cévennes à la Franche-Comté en passant par le nord-ouest de Rhône-Alpes, ainsi que vers la Haute-Maurienne et le Queyras, avec un écart généralement de +20 à +70 %. L’excédent pluviométrique atteint parfois des valeurs très importantes : il est de +116 % à Lyon, +120 % dans la Loire. Le cumul mensuel le plus important est observé à La Souche en Ardèche, avec une valeur de 214,5 mm. Du sud de la vallée du Rhône aux Alpes, ainsi que vers le Dijonnais, les cumuls mensuels sont plus bas que la normale, avec un déficit souvent compris entre 25 et 70 %. Le cumul mensuel le plus faible, 19,4 mm, est relevé dans la Drôme. L’épisode pluvieux du 28 avril qui s’étend des Cévennes à la Bresse, jusqu’au Revermont et à la région des Lacs du Jura, est particulièrement intense : les cumuls en 24 h atteignent souvent 40 à 70 mm, parfois plus de 80 ou 90 mm en plaine, plus de 100 mm sur le Pilat et jusqu’à 192,8 mm sur les Cévennes.
À l’inverse du mois de mars, ce mois d’avril 2024 est dans l’ensemble peu arrosé sur le sud du bassin, avec 3 premières semaines très sèches auxquelles succède une fin de mois plus pluvieuse. Les Cévennes sont la zone la plus arrosée, avec des cumuls mensuels souvent compris entre 100 et 200 mm, et localement 200 à 300 mm autour du Mont Lozère. De l’Hérault jusqu’aux Pyrénées-Orientales, les cumuls sont de l'ordre de 50 à 100 mm, ce qui reste correct, tout comme sur l'arc alpin, des Écrins jusqu’aux Alpes-Maritimes. Les cumuls sont plus faibles, 20 à 50 mm, du Gard jusqu'au Var et à l'ouest des Alpes-de-Haute-Provence, et en particulier sur les Bouches-du-Rhône avec 10 à 20 mm. En terme de rapport à la normale, le sud du bassin est globalement déficitaire. Seules les Cévennes, les Pyrénées-Orientales, le littoral de l'Aude et le Queyras sont légèrement excédentaires, avec un rapport entre 100 et 150 % à la normale, localement 150 à 200 % autour du Mont Lozère. Sur la région PACA, le Gard et le littoral héraultais, le rapport est entre 25 et 75 %, et même inférieur à 25 % autour de l'étang de Berre et de Marseille.
En fin de mois, des pluies remontant d'Espagne ont atteint les littoraux de l'Aude et des Pyrénées-Orientales, zones déficitaires en précipitations depuis plus de 5 mois. C’est le mois le plus pluvieux depuis mars 2022 sur les Pyrénées-Orientales.