Sommaire
Les textes de loi relatifs à la compétence GEMAPI
La loi MAPTAM du 27 janvier 2014 : loi de Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles
La compétence GEMAPI est définie par les 4 alinéas suivants de l’article L.211-7 du code de l’environnement :
- (1°) L'aménagement d'un bassin ou d'une fraction de bassin hydrographique ;
- (2°) L'entretien et l'aménagement d'un cours d'eau, canal, lac ou plan d'eau, y compris les accès à ce cours d'eau, à ce canal, à ce lac ou à ce plan d'eau ;
- (5°) La défense contre les inondations et contre la mer ;
- (8°) La protection et la restauration des sites, des écosystèmes aquatiques et des zones humides ainsi que des formations boisées riveraines.
Cette compétence obligatoire est affectée aux communes au plus tard le 1er janvier 2018. Les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre (EPCI FP) – communautés de communes, communautés d’agglomération, communautés urbaines ou métropoles – exercent cette compétence en lieu et place de leurs communes membres.
Les communes ou les EPCI FP qui exercent la compétence GEMAPI peuvent instituer une taxe facultative plafonnée à 40€ par habitant et par an dont le produit est affecté à un budget annexe spécial. Le produit de la taxe est réparti entre les assujettis aux taxes foncières sur les propriétés bâties et non bâties, à la taxe d’habitation et à la cotisation foncière des entreprises. Il est au plus égal au montant annuel prévisionnel des charges de fonctionnement et d’investissement résultant de l’exercice de la compétence GEMAPI.
Les communes ou EPCI FP peuvent transférer tout ou partie de cette compétence à des syndicats des groupements de collectivités, sous forme de syndicats mixtes (syndicats de rivière, EPTB, EPAGE…).
Lors de la parution de la loi MAPTAM, les dispositions créant la compétence de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations et l’attribuant au bloc communal devaient entrer en vigueur le 1er janvier 2016. Cette date a toutefois été reporté au 1er janvier 2018 par la loi NOTRe, parue le 7 août 2015. Les communes et les EPCI FP peuvent cependant mettre en œuvre dès à présent ces dispositions par anticipation.
La loi NOTRe du 7 août 2015 : Nouvelle Organisation Territoriale de la République
La loi NOTRe implique plusieurs nouveautés relatives à la compétence GEMAPI :
- La date butoir d’entrée en vigueur de la compétence est reportée au 1er janvier 2018 (article 76)
- La compétence GEMAPI fait l’objet d’un transfert en totalité et de façon automatique des communes vers l’échelon intercommunal. La loi MAPTAM avait déjà acté ce transfert automatique et complet en faveur des communautés d’agglomérations, les communautés urbaines et les métropole, mais ne l’avait pas prévu pour les communautés de communes. Ces dernières devaient au préalable distinguer les travaux qui méritaient d’être traités à l’échelon intercommunal de ceux qui devaient rester du ressort des communes. La loi NOTRe rend ce transfert également automatique et complet pour les communautés de communes (III de l’article 64).
- La loi introduit une procédure simplifiée de création des Établissements Publics Territoriaux de Bassin (EPTB) et des Établissements Publics d’Aménagement et de Gestion des Eaux (EPAGE) (article 76)
- La clause de compétence générale des départements est supprimée, mais ceux-ci conservent des capacités d’action en termes de solidarité territoriale (article 94).
La loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages
Cette loi prévoit plusieurs avancées en rapport avec la compétence GEMAPI :
- Généralisation du mécanisme de représentation-substitution pour tous les types d’EPCI-FP (article 32 ter A) ;
- Possibilité de transformer de façon simplifiée une institution interdépartementale en syndicat mixte ouvert (article 32 ter AA). Cette simplification importante à l'échelle nationale ne concerne toutefois pas le bassin Rhône-Méditerranée (aucun EPTB n'est constitué sous cette forme juridique) ;
- Correction d’une erreur sur la taxe GEMAPI (article 32 ter B). Les dispositions relatives à la taxe étaient bien rédigées dans le code général des impôts (pouvant couvrir des missions pouvant porter à la fois sur la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations) mais avec une erreur dans le code de l’environnement (portant uniquement sur la prévention des inondations). A noter que ceci n'empêche pas son application (le code des impôts primant sur celui de l'environnement pour les dispositions relatives à la fiscalité) ;
- Correction du L151-36 du code rural et de la pêche maritime : la redevance pour service rendu définie par cet article (qui vise à faire contribuer le propriétaire riverain) ne peut être appliquée sur des actions relatives à la GEMAPI que si cette taxe GEMAPI (définie à l'article 1530 bis du code général des impots et qui vise à faire participer l'ensemble du contribuable) n’est pas déjà levée pour ces mêmes actions (article 32 ter B).
La loi n° 2017-1838 du 30 décembre 2017
La loi n° 2017-1838 du 30 décembre 2017 relative à l’exercice des compétences des collectivités territoriales dans le domaine de la GEMAPI a introduit plusieurs éléments de souplesse permettant une mise en œuvre plus rapide et plus efficace.
Consulter la loi n° 2017-1838 du 30 décembre 2017
La note technique du 3 avril 2018 expose les conséquences de la loi n° 2017-1838 du 30 décembre 2017. Cette note d'information est relative aux modalités d'exercice de la compétence GEMAPI par les collectivités territoriales et leurs groupements.
La loi engagement et proximité du 27 décembre 2019
La loi n° 2019-1461 du 27 décembre 2019 relative à l’engagement dans la vie locale et à la proximité de l’action publique reporte jusqu’au 31 décembre 2020 la possibilité de déléguer tout ou partie de la compétence GEMAPI à un syndicat mixte non reconnu EPAGE ou EPTB (article 69), et la possibilité pour un syndicat mixte ouvert exerçant tout ou partie de la compétence GEMAPI (non reconnu EPAGE) d’adhérer à un autre syndicat mixte ouvert (non reconnu EPTB) avec l’accord du préfet coordonnateur de bassin (article 70). L’article 117 introduit également la possibilité pour un syndicat mixte d’être reconnu EPAGE sur une partie de son périmètre administratif, et EPTB sur une autre partie de son périmètre, distincte de la précédente.
La loi 3DS du 21 février 2022
La loi n° 2022-217 du 21 février 2022 relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l’action publique locale, dite « Loi 3DS » prévoit dans son article 33 une organisation des grands syndicats d’eau en matière de GEMAPI facilitée. Elle modifie la rédaction du L.213-12 et du L.211-7 du code de l’environnement. Les grands syndicats d’eau pourront exercer les compétences des EPAGE et des EPTB sur des portions distinctes de leur territoire tout en conservant leur personnalité juridique. Ces évolutions pourront se faire en transformant un établissement existant en deux établissements ou en modifiant ses statuts.
Les décrets d'application
Décret « EPTB - EPAGE » 2015
La loi a introduit les Établissements Publics d’Aménagement et de Gestion des Eaux (EPAGE), comme nouvelle structure de gestion de l’eau à l’échelle des bassins versants. Elle précise également le rôle des Établissements Publics Territoriaux de Bassin (EPTB) :
- un EPTB a pour vocation de « coordonner » et de « faciliter » la mise en œuvre des politiques de l’eau sur un bassin versant. Son périmètre peut regrouper plusieurs EPAGE, dont il assure alors la coordination.
- un EPAGE a une vocation directement opérationnelle de maître d’ouvrage d’études et de travaux. Il doit assurer à la fois la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations sur son territoire de compétence.
Ce décret précise les conditions que doivent respecter les périmètres des EPAGE et des EPTB.
Décret « EPTB - EPAGE » 2019
Ce décret définit les missions d’un EPTB sur le territoire d'une collectivité non adhérente, spécifie le contenu des projets de statut des EPTB et EPAGE et précise les délais de consultation prévus dans la procédure de création de ces établissements. Il précise également les dispositions à prendre lorsqu'un EPTB ou EPAGE n'est plus conforme aux critères fixés par l’article R.213-49 du code de l’environnement.
Décret « DIGUES »
La loi MAPTAM nécessite une évolution de la réglementation attachée aux digues de protection contre les crues et les submersions marines.
Décret "TAXE"
Initialement, il a été envisagé d'adopter un décret pour préciser les conditions de mise en œuvre de la nouvelle taxe affectée à la compétence GEMAPI.
L'analyse conduite par les ministères concernés montre que ce décret n'est pas nécessaire, la loi MAPTAM ayant déjà modifié toutes les dispositions nécessaires du code générale des impôts. Une note de la Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL) explicite les conditions précises de mise en œuvre.
À voir aussi
La foire aux questions sur la compétence GEMAPI, des informations, et d’autres publications, sont disponibles sur le site internet du ministère.