Les pluies de mars sont extrêmement faibles notamment dans le quart sud-est du bassin où elles sont comprises entre 0 et 20 mm. Les précipitations sur les reliefs n’atteignent que 150 mm. Les températures sont douces, voire estivales, en fin de mois, dépassant 25°C dans certaines communes de la région ARA.
A la faveur de ces températures élevées, du déficit de précipitations et de la reprise végétative, les sols sont très secs, en particulier en Camargue gardoise et dans le secteur de Montpellier. Les sols de la frange littorale allant du sud des Pyrénées-Orientales à l’ouest du Var sont également peu humides, les plus humidifiés se situant sur les massifs des Alpes du sud, des Alpes du nord, du Jura et des Vosges où ont été enregistrés les pluies les plus fortes du mois (pour rappel 150 mm).
Les cours d’eau du bassin présentent majoritairement des débits faibles à très faibles en proportions importantes voir très importantes par rapport à février : ARA (76 % : +65 % de plus qu’en février), PACA (68 % : +33%), Occitanie (56 % : +38%) et BFC (67 % : +67%). L’impact de cette situation et de son évolution sur les milieux aquatiques et leur habitat est préoccupant dans les moins à venir.
Les débits du Rhône sont inférieurs à la moyenne sur la période 1920-2021 à toutes les stations : Bognes (310 m³/s - moy = 310 m³/s), Perrache (530 m³/s - moy = 640 m³/s), Ternay (890 m³/s - moy = 1 250 m³/s), Valence (1 150 m³/s - moy = 1 610 m³/s) et Beaucaire (1 340 m³/s - moy = 2 000 m³/s).
Le niveau des nappes d’eaux souterraines du bassin évolue à la baisse : la part des stations à niveau modérément bas à très bas augmente à 64 % par rapport à février, les régions ARA et PACA étant celles présentant le plus grand nombre de nappes à faibles niveaux (13 nappes en ARA et 11 nappes en PACA). La part des stations dont les niveaux sont modérément haut à très haut diminue à 12 % (-8 % par rapport à février).
Les retenues affichent un bon taux de remplissage, supérieur à 70 % pour la plupart d’entre elles (11 retenues). Des précautions sont prises par les gestionnaires des principales retenues du bassin dans les programmes de turbinage pour se limiter à la fourniture des débits réservés et autres usages prioritaires face à des perspectives qui pourraient se tendre.
Aucune région du bassin n’a mené, en mars, de campagne complémentaire ONDE (Observatoire national des étiages).
Au 12 avril, trois départements ont pris des mesures préfectorales de limitation des usages de l’eau : l’Ain (01) qui rétrograde au niveau alerte les mesures prises sur les eaux souterraines de Dombes-Certines et conserve les mesures de vigilance sur les eaux superficielles de la Dombes, le Rhône (69) qui place en vigilance quatre de ses nappes souterraines (zones 5, 7, 8 et 9) ainsi que le département des Bouches-du-Rhône (13) qui prend des mesures de vigilance sur l’ensemble des eaux du département.
La situation des nappes et des cours d’eau s’est fortement dégradée par rapport à mars 2020, ce qui laisse présager un étiage 2021 assez sévère… A titre d’illustration, des feux de forêts, liés à la sécheresse se sont déclarés début avril dans les Bouches-du-Rhône. De mémoire de pompiers, ce phénomène a rarement été observé à cette époque.