La faiblesse des précipitations sur le sud du bassin est à l’origine de la dégradation des débits des cours d’eau en particulier en PACA et sur le versant méditerranéen de l’Occitanie : respectivement 56 % et 64 % de ceux-ci présentent des débits faibles à très faibles. A l’inverse, la situation des cours d’eau s’améliore en Bourgogne-Franche-Comté et à l’est d’Auvergne-Rhône-alpes. Le débit des cours d’eau augmente sur ces régions. L’équivalent en eau du manteau neigeux suit la médiane.
Les débits du Rhône sont supérieurs à la moyenne sur toutes les stations d’amont en aval de l’axe fluvial en partie en lien avec les modalités de gestion hydroélectrique des retenues par les services industriels de Genève.
Les débits de la Saône aval sont légèrement inférieurs à la moyenne.
En février, la majorité des nappes sont en période de recharge avec des niveaux en hausse à l’exception de la région PACA où les niveaux baissent. Cependant leur évolution générale interannuelle est très hétérogène à l’échelle du bassin voir au sein des régions PACA et Bourgogne-Franche-Comté (BFC).
La situation des nappes est globalement bonne avec des niveaux hauts, modérément hauts et autour de la moyenne en Occitanie et en PACA. Elle demeure préoccupante sur les aquifères fluvio-glacières du couloir rhodanien et du val de Saône où les niveaux sont modérément bas à très bas.
Concernant les retenues du bassin sont à signaler en Côte d’Or, la fin de vidange du barrage de Chazilly dorénavant réalisée pour permettre les travaux de confortement qui dureront jusqu’à l’automne.
En PACA, au vu des prévisions d'apports et du niveau actuel des principales retenues de cette région, aucune difficulté n'est à signaler à ce jour sur la capacité de constitution des réserves agricoles, ni sur les perspectives de remplissage des principales retenues de cette région.
Au 10 mars 2020, deux départements conservent des mesures de limitation des usages de l’eau sur les eaux souterraines : l’Ain est placé en alerte renforcée (Dombes-Certines) et la Drôme en alerte (Valloire, Gallaure, Drôme des Collines et Plaine de Valence).
1. Pluviométrie
Le mois de février est un mois très doux, en continuité des mois de décembre et janvier. Sur la moitié nord du bassin, la température moyenne est autour de 5,3°C soit +3,7°C au-dessus de la normale, plaçant ce mois au 3ème rang des plus élevées pour un mois de février depuis 1959. Les records atteints pour un mois de février remontent à 1990 avec 6°C sur le bassin. Sur la moitié sud du bassin, la température moyenne mensuelle se situe également au-dessus de la normale de +3,7°C pour le Languedoc-Roussillon et +3,3°C pour la région Provence-Alpes Côte d’Azur (PACA). Ces températures excédentaires placent ces deux zones en 2ème position après février 1990 parmi les mois les plus doux depuis 1947.
Les précipitations sont très faibles sur la bordure littorale méditerranéenne avec moins de 10 mm . Les précipitations sont comprises entre 10 et 20 mm sur tout l’arrière-pays méditerranéen en remontant dans le couloir rhodanien jusqu’à la hauteur la région lyonnaise et le sud de l’Ain.
Les précipitations sont cependant plus importantes sur les reliefs du bassin du jura et des Alpes du Nord. Le maximum se situe sur le Territoire-de-Belfort (90) compris entre 350 et 400 mm. Elles sont légèrement inférieures, comprises entre 250 et 350 mm sur l’est de la Haute-Saône (70) ainsi que des secteurs sur les Savoies et l’Isère (38). Elles sont comprises entre 75 et 250 mm sur la majorité des reliefs : Jura, Bugey(01), Alpes du nord. L’équivalent en eau du manteau neigeux reste proche de la médiane sur 1981-2010 dans les Alpes du Nord et même au-dessus dans les Alpes du Sud. Sur tout le reste du bassin, elles sont comprises entre 20 et 50 mm.
L’équivalent en eau du manteau neigeux demeure important dans les Pyrénées-Orientales, même si la hauteur atteinte au 1er mars est inférieure d’environ 65 cm à celle du 1er février. Celle-ci reste cependant supérieure à celle de l’année précédente à la même date (75 mm au 1er mars 2020 contre 5 cm au 1er mars 2019).
Le bilan pluviométrique mensuel, en conséquence est nettement déficitaire dans le sud du bassin : il représente moins du 1/4 de la normale sur la bordure méditerranéenne déficitaires de 50 à 75 % sur le centre des Alpes-de-Haute-Provence, la majeure partie de la Drôme (26), le nord-ouest de l’Isère et le nord du Rhône. On note un léger déficit sur l’est de la Saône-et-Loire (71), l’est de l’Ain et l’est des Hautes-Alpes. Le nord-est du bassin est excédentaire (Territoire-de-Belfort, Haute-Saône, Doubs, Jura (39), Est de l’Ain, Haute-Savoie, Savoie). Sur tout le reste du bassin, le bilan pluviométrique mensuel est conforme à la normale.
Le cumul des pluies efficaces (pluie-évapotranspiration) est négatif sur la bordure littorale méditerranéenne du bassin , compris entre -25 et -50 mm. et compris entre 0 et -25 mm, sur l’arrière pays méditerranéen. Il est positif sur tout le reste du bassin, avec des valeurs les plus importantes, comprises entre 200 et 400 mm sur le Territoire-de-Belfort, l’est de la Haute-Savoie et le centre de la Savoie. Les valeurs sont également hautes, comprises entre 125 et 200 mm sur le reste du bassin, le cumul des pluies efficaces est compris entre 0 et 125 mm.
2. Débits des cours d’eau
En février, 20 % des cours d’eau présentent des débits forts à très forts (soit une augmentation de 1 % par rapport à janvier). La situation s’améliore pour les régions Auvergne Rhône-Alpes (ARA) et Bourgogne-Franche-Comté (BFC) grâce aux précipitations qu’ont connu les reliefs du nord : la proportion de leurs cours d’eau à débit faible à très faible diminue en février par rapport à janvier passant de 54 à 32% : 48 % des cours d’eau d’ARA et des cours d’eau de BFC sont dans cette situation. En Occitanie et en PACA, en conséquence des faibles pluies qu’a connu le bassin, la situation se détériore. Les cours d’eau à faible voire très faible débit augmente passant de 30 à 58%. Ainsi, 64 % des cours d’eau d’Occitanie présentent de tels débits.
Les débits du fleuve Rhône sont supérieurs aux valeurs moyennes pour la période 1920-2018 à toutes les stations : Bognes (440 m³/s contre 300 m³/s), Perrache (810 m³/s contre 630 m³/s), Ternay (1 470 m³/s contre 1 340 m³/s), Valence (1 830 m³/s contre 1 660 m³/s) et Beaucaire (2 220 m³/s contre 2 030 m³/s). L’hydraulicité du Rhône est supérieure à celle du mois de février 2019 aux stations de Bognes, Ternay, Valence et Beaucaire.
Le débit de la Saône aval (station de Couzon) est légèrement inférieur à la valeur moyenne pour la période 1920-2018 : 690 m³/s contre 710 m³/s.
3. Niveaux des nappes d’eaux souterraines
En février, la majorité des nappes est en période de recharge avec des niveaux en hausse à l’exception de la région PACA où les niveaux baissent. Cependant leur évolution générale interannuelle est très hétéorogène à l’échelle du bassin voir au sein de région en particulier en PACA et Bourgogne-Franche-Comté (BFC).
En Occitanie, la majorité des nappes est en période de recharge avec des niveaux en hausse. Cependant, la situation est globalement bonne avec des niveaux hauts, modérément hauts et autour de la moyenne pour la majorité des aquifères du versant méditerranéen de l’Occitanie. La situation se détériore sur quelques aquifères réactifs comme les karts par rapport au mois précédent ; 2 nappes seulement sont à des niveaux modérément bas, les calcaires urgoniens des garrigues du Gard (dont BV du Gardon) et l’aquifère de Mauguio Lunel.
En PACA, la majorité des nappes est en période de décharge avec des niveaux en baisse. La majorité des nappes (9) est à des niveaux hauts à très hauts à l’exception de 3 nappes alluviales (alluvions de la Durance moyenne et amont de ses affluents et alluvions de la Bléone).
La situation en Rhône-alpes est plus tendue sur les aquifères fluvio-glacières du couloir rhodanien et du val de Saône où les niveaux sont modérément bas voir très bas pour la molasse miocène du Bas- Dauphiné (terres-froides) en Rhône-Alpes.
En Bourgogne-Franche-Comté à signaler quelques aquifères dont les niveaux remontent. Cependant les niveaux sont très bas pour les aquifères des Cailloutis du Sundgau, la nappe de Dijon sud et les cailloutis pliocènes de la forêt de Chaux.
4. Remplissage des retenues d’eau
En février, tout comme en décembre et en janvier, la majorité des retenues à vocation multi-usages présentent un taux de remplissage supérieur à 70 %.
14 retenues ont un taux de remplissage supérieur à 70 % (voir tableau)
4 barrages présentent un taux de remplissage compris entre 50 et 70 % sur la bordure sud-ouest du bassin (retenues bassin Loire Montpezat – Pont de Veyrières (55,48%), Matemale (53,97%), Grandes Pâtures (55,23%)) et le barrage de Serre-Ponçon (55,80%) en PACA.
5 retenues présentent un taux de remplissage compris entre 20 et 50 % : sur la bordure ouest du bassin (groupe de Chassezac (47,08%), Senechas (46,31%)) et les retenues hydroélectriques des Pyrénnées-Orientales (Vinça (36,99%), Les Bouillouses (31,98%)) et en PACA, la retenue de Castillon (48%).
A noter:
- en Côte d’Or, la fin de vidange du barrage de Chazilly étant dorénavant réalisée pour permettre les travaux de confortement qui dureront jusqu’à l’automne.
- en PACA, au vu des prévisions d'apports et du niveau actuel des principales retenues de cette région, aucune difficulté n'est à signaler à ce jour sur la capacité de constitution des réserves agricoles, ni sur les perspectives de remplissage de ces retenues. Leurs trajectoires de gestion sont actualisées au cours du printemps en fonction de l'évolution des prévisions d'apports, de la capacité de constitution de la part de réserve agricole et du respect de la côte touristique du lac en période estivale.
5. Humidité des sols
Les sols sont humidifiés sur l’ensemble du bassin avec, cependant, par rapport au mois dernier, une baisse de l’indice des sols du sud du bassin présentant un indice compris entre 0,50 et 0,70 : les Alpes-maritimes, le Var (avec un indice plus faible 0,45-0,50 pour la frange littorale), les Bouches-du-Rhône, le sud du Gard (la Camargue gardoise présentant un indice plus faible compris entre 0,40 et 0,50), le sud de l’Hérault (avec, pour sa frange littorale, un indice d’humidité des sols plus bas, compris entre 0,45 et 0,50), l’est de l’Aude et des Pyrénées-Orientales. L’indice reste fort, compris entre 0,80 et 1 sur les reliefs (Territoire-de-Belfort, Jura dans le Doubs et le Jura, Bugey, Alpes du nord et Alpes du sud, ouest de l’Aude, des Pyrénées-Orientales, sud de l’Ardèche) . L’indice des sols du reste du bassin est compris entre 0,70 et 0,80.
6. Etat des milieux aquatiques
Aucune campagne complémentaire de l’Observatoire national des étiages (ONDE) n’a eu lieu au cours du mois de février 2020.
7. Limitations des usages de l'eau au 10 mars 2020
Au 10 mars 2020, 2 départements conservent des mesures de limitation des usages de l’eau sur les eaux souterraines. Ces deux départements gardent, comme plus haut niveau de restriction, sur au moins une zone :
l’alerte renforcée : Ain (Dombes - Certines)
l’alerte : Drôme (Valloire, Gallaure, Drôme des collines et Plaine de Valence).
Situation au 10 mars 2020 - Tableau de bord de suivi des arrêtés départementaux (PDF)
8. Bilan du mois de février 2020
La faiblesse des précipitations sur le sud du bassin est à l’origine de la dégradation des débits des cours d’eau en particulier en PACA et sur le versant méditerranéen de l’Occitanie : respectivement 56 % et 64 % de ceux-ci présentent des débits faibles à très faibles. A l’inverse, la situation des cours d’eau s’améliore en Bourgogne-Franche-Comté et à l’est d’Auvergne-Rhône-alpes. Le débit des cours d’eau augmente sur ces régions. L’équivalent en eau du manteau neigeux suit la médiane.
Les débits du Rhône sont supérieurs à la moyenne sur toutes les stations d’amont en aval de l’axe fluvial en partie en lien avec les modalités de gestion hydroélectrique des retenues par les services industriels de Genève.
Les débits de la Saône aval sont légèrement inférieurs à la moyenne.
En février, la majorité des nappes sont en période de recharge avec des niveaux en hausse à l’exception de la région PACA où les niveaux baissent. Cependant leur évolution générale interannuelle est très hétérogène à l’échelle du bassin voir au sein des régions PACA et Bourgogne-Franche-Comté (BFC).
La situation des nappes est globalement bonne avec des niveaux hauts, modérément hauts et autour de la moyenne en Occitanie et en PACA. Elle demeure préoccupante sur les aquifères fluvio-glacières du couloir rhodanien et du val de Saône où les niveaux sont modérément bas à très bas.
Concernant les retenues du bassin sont à signaler en Côte d’Or, la fin de vidange du barrage de Chazilly dorénavant réalisée pour permettre les travaux de confortement qui dureront jusqu’à l’automne.
En PACA, au vu des prévisions d'apports et du niveau actuel des principales retenues de cette région, aucune difficulté n'est à signaler à ce jour sur la capacité de constitution des réserves agricoles, ni sur les perspectives de remplissage des principales retenues de cette région.
Au 10 mars 2020, deux départements conservent des mesures de limitation des usages de l’eau sur les eaux souterraines : l’Ain est placé en alerte renforcée (Dombes-Certines) et la Drôme en alerte (Valloire, Gallaure, Drôme des Collines et Plaine de Valence).