La pluviométrie mensuelle est excédentaire sur la quasi-totalité du bassin, jusqu’à plus de 50 % sur le Jura, les Alpes et les Cévennes. Seuls le littoral du Languedoc-Roussillon et le sud de la Provence sont restés à l’écart de ces fortes et fréquentes précipitations, et sont en déficit de 25 à 50 % par rapport à la normale du mois. Sur les massifs montagneux, les températures légèrement inférieures aux normales couplées à un ensoleillement déficitaire et une bonne humidité des sols ont permis un cumul de précipitations efficaces élevé. Dans les Alpes, l’enneigement reste excédentaire à haute altitude.
Au 1er juin 2024, les retenues de Bourgogne-Franche-Comté, des Cévennes et de l’arrière-pays languedocien conservent des taux de remplissage conformes aux normales de saison, supérieurs à ceux du 1er juin 2023. Les retenues hydroélectriques des Alpes du Nord et de Serre-Ponçon dans les Alpes du Sud bénéficient désormais de la fonte d’un manteau neigeux toujours abondant qui permet d’augmenter rapidement leurs taux de remplissage. Les retenues multi-usages en plaine littorale du Languedoc Roussillon ont désormais atteint des taux de remplissage globalement supérieurs à ceux du 1er juin 2023, mais qui restent encore insuffisants pour assurer pleinement le soutien aux usages en cas d’étiage sévère.
Les affluents de la rive droite du couloir Rhône-Saône conservent une hydraulicité forte à très forte. Sur les massifs du Jura et des Alpes du Nord, l’hydraulicité des cours d’eau s’améliore. Des Alpes du Sud jusqu’au littoral des Alpes-Maritimes, l’hydraulicité est supérieure à la normale. Les périodes de retour des plus basses eaux sont qualifiées d’« humide » sur les stations alpines et des Alpes Maritimes et de « sèche » sur les stations du Var jusqu’à la Provence. Dans les Cévennes et l’arrière-pays languedocien, l’hydraulicité est forte à très forte. La situation s’améliore nettement pour la majorité des cours d’eau de plaine et les fleuves côtiers du Roussillon, avec une hydraulicité désormais proche ou supérieure à la moyenne.
Au 1er juin 2024 et malgré la reprise de la végétation, la période de recharge des nappes est toujours active sur le couloir Rhône-Saône. Les nappes présentant des niveaux stables ou en hausse ont bénéficié de pluies efficaces importantes en mai, des Vosges au littoral languedocien, en passant par le Jura et le Massif Central. Les nappes les plus inertielles de la Bresse et de la Dombes présentent encore des niveaux modérément bas à bas. La reprise des phase de vidange s’est confirmée en mai sur les nappes réactives de la Provence et de la Côte d’Azur. Les nappes du Roussillon ont enregistré de légères hausses de niveaux au début du mois, mais conservent des niveaux plus bas qu’en mai 2023.
Sommaire
1. Point météorologique : précipitations, enneigement, températures
Bilan du printemps 2024
Avec un excédent de +45 % en précipitations par rapport aux normales 1991-2020, le printemps 2024 se classe au 4ᵉ rang des printemps les plus pluvieux à l’échelle de la France métropolitaine depuis le début des mesures en 1959. En Bourgogne, les fortes et fréquentes précipitations ont pu entraîner des inondations et des coulées de boue. Sur les Cévennes ardéchoises et la Côte d’Azur, il est tombé deux fois plus de pluies que la normale. Sur l’ensemble de la saison, il a parfois plu jusqu’à 10 à 15 jours de plus que la normale. Le printemps 2024 est même le second printemps le plus pluvieux dans les villes de Nice ou Lyon. Cette tendance pluvieuse est particulièrement marquée au mois de mai 2024, qui devient ainsi le mois de mai le plus pluvieux depuis 2013.
Les Pyrénées-Orientales connaissent une embellie sur le front de la pluviométrie, après plus de deux ans de sécheresse météorologique. Les pluies des trois derniers mois lui permettent de retrouver une pluviométrie excédentaire d’environ 10 % surtout sur sa partie amont, bénéfique pour la végétation et les couches superficielles des sols. L’Aude conserve en revanche un déficit d’environ 20 % sur la saison.
Pluviométrie
Avec un cumul de précipitations agrégées de 158,9 mm sur le nord du bassin, soit 50,4 % de plus que la normale d’un mois de mai, ce mois de mai 2024 se place au 6ᵉ rang des cumuls les plus élevés depuis 1959. Les cumuls mensuels sont au-dessus de la normale quasiment partout sur le nord du bassin et les secteurs montagneux enregistrent les plus forts cumuls. Le cumul mensuel le plus important est observé au Ballon de Servance en Haute-Saône, avec une valeur de 289,1 mm. La Drôme a été la plus arrosée, avec un excédent entre 65 et 75 mm. Les plaines du Beaujolais, le Valentinois, le Diois et le Vercors ont connu plus du double de pluie qu’à l'accoutumée. Le cumul le plus faible, de 77 mm, est relevé à Saint-Chamond dans la Loire.
Au mois de mai 2024, le cumul de précipitations sur le sud du bassin s’échelonne de 30 à 250 mm. Par rapport aux normales de saison, ce mois de mai est largement excédentaire. Le littoral du Roussillon ainsi que le sud de la Provence restent les zones qui ont connu le moins de pluie, de 30 à 50 mm. Plus généralement, les cumuls sont de 50 à 150 mm et localement de plus de 150 mm notamment sur le Mercantour, la Bléone, du pic Saint Loup aux Cévennes et dans le Vallespir. Les départements de PACA, à l’exception du Var, ont une anomalie pluviométrique supérieure à 20 %, jusqu’à 62 % pour les Hautes-Alpes. À l’échelle de la région PACA, l’excédent est de l’ordre de +30 %. Pour mémoire, il était de l’ordre de +40 % en mai 2023. Les pluies sont en déficit de l’ordre de 25 à 50 % sur le littoral audois ainsi que des Calanques au massif des Maures. Les Pyrénées, la vallée de l’Aude et le Roussillon sont en léger déficit de 10 à 30 %. Les régions bordant le Massif Central observent un excédent marqué, de 50 à 150 %, notamment dans l’est Hérault et le Gard.
Les prévisions saisonnières de Météo-France sur les mois de juin, juillet et août 2024 privilégient un scénario sec sur les régions les plus méridionales du bassin. Ce scénario le plus probable s’entend à l’échelle du trimestre et n’exclut pas des épisodes ponctuels avec une pluviométrie pouvant être localement importante. Aucune tendance ne se dégage sur le reste du bassin.
Depuis le 1er septembre 2023, le cumul des précipitations sur le nord du bassin est de 1 206,16 mm, soit 32,1 % de plus que la normale. C’est le 6ᵉ cumul le plus élevé depuis 1959. Les cumuls sont excédentaires partout, sauf sur le sud de la vallée du Rhône, présentant un léger déficit.
Depuis le mois de septembre 2023, sur le sud du bassin, le cumul de précipitations est excédentaire de +10 à +25 % sur les Cévennes et la vallée de la Cèze, +10 à +50 % sur les Alpes-Maritimes et la Lozère et +25 à +100 % sur les Alpes. De la Provence jusqu’à l’Est Languedoc, les cumuls sont proches des normales. Un déficit de précipitations de 10 à 50 % est présent de l’Ouest Languedoc au Sud des Pyrénées-Orientales, avec un maximum de déficit de 50 à 75 % en plaine du Roussillon ainsi que sur les Albères.
Précipitations efficaces
Avec 85,9 mm de pluies efficaces agrégées sur le nord du bassin, pour une normale de 22,5 mm pour un mois de mai, c’est le 7ᵉ cumul le plus élevé depuis 1959. Les précipitations efficaces varient entre 25 et 100 mm en général, de -25 et +25 mm le long de la Saône en Côte d’Or et en Saône-et-Loire, entre 0 et 25 mm sur le sud de la Drôme, et jusqu’à 125 à 300 mm sur les Alpes et le Sud-Jura.
Les précipitations efficaces sur le mois de mai 2024 sont négatives du littoral des Pyrénées-Orientales jusqu’à Sète, en passant par le Minervois et sur l’intégralité de la Provence. Ces précipitations sont positives sur l’ensemble des reliefs des Alpes du Sud, des Cévennes, de l’Aubrac, de la Margeride, de la Montagne Noire et des Pyrénées, mais aussi en plaines languedociennes, particulièrement de l’arrière-pays de Montpellier aux garrigues gardoises, et sur l’Ouest audois.
Depuis le mois de septembre 2023, le cumul des précipitations efficaces sur le nord du bassin est de 860,6 mm, soit 42,4 mm de plus que la normale. C’est le 7ᵉ cumul le plus élevé depuis 1959. Les cumuls sont excédentaires de +20 à +50 % sur la Haute-Saône, le massif du Jura, l’Isère et la Savoie, et de +50 % +100 % sur le couloir Rhône-Saône et la Haute-Savoie. Seule la Drôme reste dans la norme.
Le bilan en termes de précipitations efficaces depuis le début de l’année hydrologique sur le sud du bassin est très contrasté. Les précipitations efficaces sont en déficit par rapport aux normales de 75 à 100 % sur le littoral du Roussillon et dans une moindre mesure entre les Pyrénées-Orientales et l'intérieur de la Provence. Le Massif Central et les Alpes du Sud sont en excédent de +25 à +100 %.
Températures
En BFC, au mois de mai 2024, les températures sont restées en dessous de 20 degrés un jour sur deux, et n’ont atteint les 25 degrés qu’en tout début de deuxième décade. Les journées les plus chaudes se sont produites en pleine période des « saints de glace ». Sur la région Rhône-Alpes, la température moyenne mensuelle de 12.5°C est proche de la normale. L’ensoleillement est déficitaire de 30 à 40 % sur une large partie de la région et de 20 % sur le sud de la Drôme-Ardèche. En PACA, après 25 mois consécutifs avec une température moyenne au-dessus de la normale, le mois de mai 2024 est finalement déficitaire. Les températures sont légèrement inférieures aux normales, en raison d’un ensoleillement déficitaire de 5 à 15 %, sur le littoral occitan. Un mois thermiquement déficitaire n’a pas été observé depuis le mois de janvier 2023, et un mois de mai aussi frais depuis 2021.
Les prévisions saisonnières de Météo-France sur les mois de juin, juillet et août 2024 privilégient le scénario d’un trimestre plus chaud que la normale sur le bassin. Cette probabilité est plus marquée pour les régions méditerranéennes.
Enneigement
Sur les massifs des Vosges, du Jura et des Pyrénées, l’enneigement est toujours quasi inexistant au 1er juin 2024. Il est tombé au plus 1 cm à la Pesse à 1133 m dans le Jura le 26 mai.
Dans les Alpes, l’équivalent en eau du manteau neigeux au-dessus de 1000 m est de l’ordre de 100 mm au 1er juin et reste excédentaire sur les plus hauts massifs. Du fait de la poursuite d’importantes chutes de neige à haute altitude, avec notamment 4 mètres le 7 mai à près de 3000 mètres sur le massif de l’Oisans, l’excédent atteint une fois et demie à trois fois la normale, et dépasse même trois fois la normale sur les Alpes centrales. La couche de neige atteint 141 cm à 2 630 m au Col d'Agnel dans les Hautes-Alpes, 144 cm à 2 365 m aux Aiguilles Rouges en Haute-Savoie, 221 cm à 2 741 m à Bonneval en Savoie et 372 cm à 2 970 m aux Écrins en Isère. Cependant à moyenne et basse altitude, on enregistre localement un déficit de plus de 50 % du centre de la Savoie au nord de la Haute-Savoie.
2. Situation des milieux aquatiques et de leurs habitats
La première campagne de l’Observatoire national des étiages (ONDE) à l’échelle du bassin pour l’année 2024 a été réalisée du 21 au 29 mai par les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB). 14 stations sont en rupture d’écoulement ou en assec, localisées en Occitanie et Provence-Alpes-Côte-d’Azur, contre 71 stations en 2023 à la même période, réparties sur l’ensemble du bassin.
La situation de cette fin mai 2024 est la plus favorable rencontrée, après celles de 2018 et 2013 à la même période, depuis la mise en œuvre du dispositif ONDE en 2012.
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Mai 2022 |
Mai 2023 |
Mai 2024 |
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Dans l’Aude, les 5 cours d’eau déjà observés en assec au 25 avril 2024 le restent ou sont en écoulement non visible fin mai. La situation est similaire à celle de mai 2023 et plus dégradée qu’en mai 2022.
Les Pyrénées-Orientales enregistrent une très nette amélioration : 28 petits cours d’eau observés présentent désormais un écoulement visible acceptable, contre seulement 14 à la fin avril 2024. 15 % des cours d’eau observés restent en écoulement faible ou non visible, aucun assec constaté. Pour comparaison, 36 % des cours d’eau étaient en difficulté en mai 2023 et 9 % en mai 2022.
Dans les Bouches-du-Rhône, la situation est plus favorable que fin mai 2023 et 2022, où 37 % des cours d’eau observés étaient déjà en difficulté, contre 17 % cette année.
3. Situation des retenues d’eau
Au 1er juin 2024, les retenues de Bourgogne-Franche-Comté conservent des taux de remplissage conformes aux normales de saison, supérieurs à ceux des 1er juin 2022 et 2023. Les retenues hydroélectriques des Alpes du Nord et de Serre-Ponçon dans les Alpes du Sud bénéficient désormais de la fonte des neiges abondante. Leurs taux de remplissage augmentent rapidement. Les taux de remplissage des retenues de Montpezat dans le Massif Central au 1er juin 2024 ont légèrement diminué depuis le 1er mai. Ces taux sont similaires à ceux du 1er juin 2023, mais inférieurs à ceux du 1er juin 2022. Les taux de remplissage des retenues du Chassezac ont aussi légèrement diminué depuis le 1er mai, mais restent supérieurs à ceux de juin 2022 et 2023.
Les retenues cévenoles et de l’arrière-pays languedocien conservent des niveaux conformes aux normales de saison. Le taux de remplissage de la retenue de Ganguise au 1er juin 2024 reste toutefois inférieur à celui de juin 2022. Les retenues multi-usages en plaine et dans les Pyrénées-Orientales ont atteint des taux de remplissage globalement supérieurs à ceux du 1er juin 2023, à l’exception des retenues les plus proches du littoral, les Olivettes et Villeneuve de la Raho. Mais leurs niveaux restent toutefois insuffisants pour assurer un soutien aux usages en cas d’étiage sévère.
Canaux VNF :
Au niveau national, les canaux VNF ont un taux de remplissage de 95 % au 1er juin 2024, pour une moyenne habituelle de 89 % sur ces 10 dernières années. Le Canal de Bourgogne, versant Saône, conserve son taux de remplissage maximum utile. Le taux de remplissage du Canal du Midi est de 98 %, contre 80 % en 2023.
4. Hydrologie : cours d’eau, hydraulicité, fleuve Rhône
Les affluents de la rive droite du couloir Rhône-Saône, des Vosges à la Camargue, conservent une hydraulicité forte à très forte. Sur le massif du Jura, l’hydraulicité des cours d’eau s’améliore, les débits sont majoritairement supérieurs à la moyenne. Les cours d’eau des Alpes du Nord bénéficient nettement du début de la fonte des neiges et des précipitations, l’hydraulicité est désormais dans les normales de saison.
Des Alpes du Sud jusqu’au littoral des Alpes-Maritimes, la fonte des neiges toujours active cumulée aux épisodes abondants de précipitations en début et milieu de mois favorisent le maintien des débits déjà excédentaires, l’hydraulicité de ces stations est supérieure à la normale. Pour les stations du Var, l’hydraulicité est faible et très proche de 0.5. Les périodes de retour des plus basses eaux sont qualifiées d’« humide » sur les stations alpines et des Alpes Maritimes et de « sèche » sur les stations du Var jusqu’à la Provence.
Dans les Cévennes et l’arrière-pays languedocien, les débits ont encore augmenté, l’hydraulicité est forte à très forte. La situation s’améliore nettement pour la majorité des cours d’eau de plaine et les fleuves côtiers du Roussillon, avec une hydraulicité désormais proche ou supérieure à la moyenne.
Fleuve Rhône :
Le mois de mai 2024, du fait d’une forte pluviométrie, se caractérise par une hydraulicité au-dessus de la moyenne interannuelle sur les 5 stations principales du Rhône ainsi que de la Saône. En effet, les débits soutenus des affluents (Saône comprise) ont maintenu des valeurs élevées jusqu’à Beaucaire. Le coefficient d’hydraulicité est supérieur à 1 pour l’ensemble des stations.
Coefficient d’hydraulicité du fleuve Rhône sur 12 mois, de 2020 à 2024
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BOGNES |
TERNAY |
VALENCE |
BEAUCAIRE |
juin 2020 - mai 2021 |
0.99 |
0.95 |
0.93 |
0.89 |
juin 2021 - mai 2022 |
0.97 |
0.90 |
0.87 |
0.80 |
juin 2022 - mai 2023 |
0.88 |
0.71 |
0.67 |
0.62 |
juin 2023 - mai 2024 |
1.20 |
1.17 |
1.15 |
1.17 |
Source : Compagnie nationale du Rhône (CNR)
5. Humidité des sols
L’indice d’humidité des sols reste excédentaire sur la moitié nord du bassin, particulièrement sur l’axe Rhône-Saône. L’excédent atteint les 70 % dans le Beaujolais et le Nord-Ardèche. Sur le département de la Loire, le 1er juin, l’indice d’humidité des sols est de 0,88, proche du 9ᵉ décile. En Haute-Marne, l’indice est de 0,94, proche du record quotidien haut.
Au 1er juin 2024 sur le sud du bassin, les sols sont localement saturés sur le relief des Alpes, dans le Mercantour, le Dévoluy, les Écrins et l’Ubaye, ainsi que sur les Causses de Lozère et en Vallespir. Les sols s’assèchent sur le Var, la Provence et la Camargue. L’humidité des sols est élevée sur les Pyrénées, le Massif Central et l’est Languedoc, mais toujours très déficitaire du Roussillon au sud-ouest Hérault, avec un maximum -60 à -70% localement, dans les Corbières maritimes.
6. Situation des nappes d’eaux souterraines
La recharge 2023-2024 des nappes a été excédentaire sur une grande partie du bassin. Durant le printemps, la végétation sort de sa dormance et absorbe une grande partie des eaux s’infiltrant dans le sol. Les pluies deviennent alors peu efficaces pour la recharge des nappes. Cependant, les cumuls pluviométriques ont été suffisants durant le printemps 2024 pour conserver des sols humides et satisfaire les besoins en eau de la végétation. Des pluies ont alors pu s’infiltrer en profondeur et soutenir, voire recharger, les nappes en avril puis en mai 2024.
Les nappes inertielles présentent un temps de réponse long aux pluies efficaces. Les tendances observées en mai correspondent aux pluies infiltrées durant la fin de l’hiver et le printemps. La recharge hivernale continue de s’estomper et la vidange semble se mettre progressivement en place. Sur le couloir Rhône-Saône, la recharge est toujours active, mais elle ralentit sur les secteurs les moins inertiels. Localement, des niveaux moins satisfaisants, de modérément bas à bas, s’observent sur plusieurs piézomètres de la Drôme des collines et sur le nord de la nappe de la molasse miocène du Bas-Dauphiné. Les nappes les plus inertielles de la Bresse et de la Dombes présentent encore des niveaux modérément bas à bas.
La période de vidange s’est initiée en avril et s’est confirmée en mai sur les nappes réactives de la Provence et de la Côte d’Azur. La vitesse de vidange est cependant souvent restée réduite du fait de petits apports pluviométrique. Les nappes présentant des niveaux stables ou en hausse ont bénéficié de pluies efficaces importantes en mai, des Vosges au littoral languedocien, en passant par le Jura et le Massif Central. Ces apports ont soutenu les niveaux ou ont engendré une recharge souvent faible et provisoire des nappes. Les nappes du Roussillon ont enregistré de très faibles hausses de niveaux au début du mois, mais conservent des niveaux plus bas qu’en mai 2023. Seules les nappes de l’est du Languedoc ont bénéficié de recharges conséquentes. La situation de la nappe alluviale de l’Aude s’améliore en mai mais demeure toujours à des niveaux bas, la recharge 2023-2024 ayant été déficitaire.
7. Mesures d’anticipation et de restriction des usages de l’eau
Au 1er juin 2024, 5 départements du bassin Rhône-Méditerranée ont des secteurs en vigilance ou concernés par des mesures de restrictions de l’usage de l’eau :
Vigilance : le Var, l’Hérault, l’Aude et les Pyrénées-Orientales
Alerte : l’Ain (nappe de la Dombes), l’Hérault et les Pyrénées-Orientales
Alerte renforcée : l’Ain (nappe de la Dombes), l’Hérault, l’Aude et les Pyrénées-Orientales
Crise : l’Aude et les Pyrénées-Orientales