Ce mois de septembre est le mois de septembre le plus chaud jamais enregistré depuis le début des mesures, sur les cinq régions du bassin. De nombreux records de températures minimales et maximales ont été battus. Deux épisodes de fortes chaleurs couplés à une pluviométrie déficitaire ont aggravés la sécheresse des sols sur la quasi-totalité du bassin.
La situation est devenue critique pour les milieux aquatiques dans la plupart des sous-bassins, avec de nombreux petits cours d’eau en assec sur le littoral, les reliefs et le nord du bassin. Les débits restent faibles en BFC, sur la vallée du Rhône et l’ensemble des cours d’eau côtiers. Les débits des cours d’eau alpins se maintiennent à des niveaux moyens.
Les retenues de Bourgogne-Franche-Comté ont des taux de remplissage inférieurs aux normales de saison. Les retenues des Alpes enregistrent de légères baisses en moyenne, mais restent à des niveaux rassurants. Dans le Massif Central et en Occitanie, les retenues ont joué à plein leur rôle de soutien d’étiage et sont à des niveaux majoritairement bas.
L’étiage 2023 – plus basses eaux annuelles – s’annonce tardif et la vidange demeure active sur la majorité des nappes inertielles. Sur les nappes affichant des niveaux très bas à l’étiage (couloir Rhône-Saône), il semble très peu probable de compenser les déficits accumulés depuis plusieurs années. Sur les nappes réactives du pourtour méditerranéen affichant des niveaux très bas, la reconstitution des réserves est très incertaine.
Sommaire
1. Point météorologique : précipitations
Pluviométrie
Les cumuls de précipitations ont été compris entre 50 et 100 mm sur une grande partie du bassin. Ils sont souvent restés inférieurs à 50 mm du sud de l’Occitanie à la Côte d’Azur et plus localement sur le nord de la Franche-Comté. On a relevé moins de 20 mm sur la Camargue, la basse vallée du Rhône et l’étang de Berre. À l’inverse, les cumuls ont dépassé 100 mm sur les Cévennes, la Haute-Savoie, sur le sud du Jura, les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence. Ils ont très localement atteint 150 à 250 mm de la Lozère au nord de la Drôme, voire plus sur le nord de l’Hérault, atteignant 557.9 mm aux Plans (Alt. 846 mètres).
Le 16 septembre, un épisode Cévenol a causé de très fortes précipitations sur les Cévennes et jusqu'aux hauts cantons Montpelliérains. Entre le 17 et le 18, des pluies intenses, associées à un épisode méditerranéen, ont affecté les départements de l'Ardèche, la Drôme et de l'Isère.
La pluviométrie a été déficitaire sur la quasi-totalité du bassin. Les précipitations se sont concentrées sur le milieu du mois, encadrées de deux périodes sèches et anormalement chaudes. Le déficit a été souvent supérieur à 25 % du Nord-Est au Massif central, sur une grande partie de l’Occitanie, le sud et l’ouest de la région PACA et le sud de Rhône-Alpes. Il a dépassé 50 % de la côte languedocienne à la moyenne vallée du Rhône et à la Côte d’Azur, voire localement 75 % de la Camargue à la basse vallée du Rhône et à l’étang de Berre. En revanche, les pluies ont été excédentaires de 10 à 50 % sur le sud de la Saône-et-Loire et les Alpes-de-Haute-Provence. Les cumuls ont atteint trois fois la normale sur la Drôme des collines, voire quatre fois la normale sur le nord de l’Hérault.
Précipitations efficaces
Avec 10,8 mm de pluies efficaces agrégées sur le nord du bassin, pour une normale de 51,7 mm pour un mois de septembre, soit un déficit de près de 41 mm, c’est le 20ème cumul le plus faible depuis 1959. Ce sont les régions de l’Ardèche aux Alpes du Nord et au Jura qui ont reçu les pluies efficaces les plus positives. Le cumul est même conséquent sur le nord de la Drôme où il dépasse les 100 mm. Localement sur l’ouest de la Saône-et-Loire, le cumul est également en excès. Ailleurs, il est globalement déficitaire, voire très déficitaire sur les Vosges, le Doubs, le nord de la Haute-Saône, l’est de la Saône-et-Loire, le Rhône et la Savoie.
Le cumul de précipitations efficaces du mois de septembre 2023 est négatif (de -50 à 0mm) sur une large partie sud du bassin incluant le Roussillon, les plaines de l'Aude, le littoral de l'Hérault, la Provence, l'arrière-pays varois et les Alpes maritimes. Il est faiblement positif sur le centre de l'Hérault, la région des calanques de Cassis, autour de Toulon, le littoral entre Cannes et Nice, le nord des Alpes de haute Provence et le centre des hautes Alpes. Les seules exceptions sont au centre des Alpes-de-Haute-Provence, autour de Digne-les-Bains, où le cumul se situe entre 50 et 100mm et dans la région des monts d'Orb, où le cumul atteint les 400mm.
Températures
Ce mois de septembre est le mois de septembre le plus chaud jamais enregistré depuis le début des mesures, sur les cinq régions du bassin. Les deux épisodes de forte chaleur en début et fin de mois sont la conséquence directe d'une configuration météorologique dite de blocage atmosphérique en Oméga (dôme de chaleur), entraînant une remontée d'air extrêmement chaud en provenance du Sahara.
En BFC, la température moyenne dépasse de 4.5 degrés la normale 1991-2020. Le nombre de jours de chaleur (maximale >= 25 °C) et de forte chaleur (maximale >= 30 °C) est très important. On totalise jusqu'à 12 jours de forte chaleur à Mâcon (71).
En Rhône-Alpes, de nombreux records de températures maximales pour un mois de septembre sont tombés : 34,4°C à Chomerac (07), 31,7°C à Séderon (26), 34,3°C à Pont-de-Beauvoisin (38). Puis 35,1° C à Mornant (69), 33,7°C à Challes-les-eaux (73) et 30,0°C à Samoens (74). La température moyenne a été plus chaude de 4 degrés par rapport à la normale 1991-2020. À l'échelle de la région, les maximales ont été en moyenne de + 25,1 °C. Cette valeur n'a jamais été atteinte pour un mois de septembre depuis 1946.
La région PACA enregistre une anomalie de température moyenne de +2.57°C. Il s'agit du 18ème mois consécutif dépassant la normale. De nombreux records mensuels ont été battus à Apt (37.6°C), Aubagne (36.0°C), Peyrolles (35.5°C), Aix-en-Provence (35.1°C) et Sisteron (34.4°C). En Occitanie, les départements littoraux ont présenté une anomalie de température moyenne quotidienne de +3°C.
Les prévisions saisonnières de Météo-France sur les mois d’octobre, novembre et décembre 2023 privilégient toujours des températures plus élevées que la normale sur l’ensemble du bassin. Le scénario d’un trimestre en moyenne plus humide que la normale est le plus probable sur les départements méditerranéens, et désormais sur l’ensemble du bassin.
2. Situation des milieux aquatiques et de leurs habitats
Après un été au 4ème rang des étés les plus chauds depuis 1900, les températures de septembre ont été très supérieures aux normales de saison, plaçant septembre 2023 comme étant le mois de septembre le plus chaud jamais mesuré en France métropolitaine.