En octobre, les pluies arrosent le nord du bassin mais sont réduites dans le sud sur une large bande allant, d’ouest en est, des Pyrénées-Orientales à l’ouest du Var.
Les sols se sont ré-humidifiés à la faveur de ces pluies sauf sur le pourtour méditerranéen et le couloir du Rhône moyen et aval à partir de Valence.
Grâce aux précipitations tombées sur le nord du bassin, la situation des cours d’eau de la région Auvergne-Rhône-Alpes (ARA) s’améliore : par rapport à septembre, une spectaculaire baisse de 50 % s’observe sur la part des cours d’eau à débit faible à très faible. Celle des rivières à débit fort à très fort augmente de 26 %. Ainsi, dans cette région 28 % des rivières présentent un débit faible à très faible, 26 % un débit fort à très fort et 31 % un débit moyen. De même, en région Bourgogne Franche-Comté (BFC), la proportion des cours d’eau à débit faible à très faible diminue (-64%) pour atteindre 12 %. Celle des rivières à débit fort à très fort passe de 0 à 33 %. La part des rivières à débit moyen augmente également (+24%) pour atteindre 27 %. Le sud du bassin ayant enregistré moins de pluies, la situation des cours d’eau d’Occitanie se détériore : 62 % des cours d’eau ont un débit faible à très faible (+31%), 5 % un débit fort à très fort (-13%) et 23 % un débit moyen (-8%). La région PACA est moins affectée puisque 38 % des rivières présentent un débit faible à très faible (+9%), 32 % un débit fort à très fort (+20%) et 9 % un débit moyen (-29%).
Les effets de la recharge enregistrée sur les nappes d’eaux souterraines du bassin en automne et hiver 2019-2020, n’ont pas été suffisants sur la plus grande partie du bassin à l’exception du pourtour méditerranéen où les précipitations des deux derniers mois ont permis une plus forte recharge des nappes dans les Pyrénées-Orientales et dans le Var. La situation n’est pas satisfaisante avec des niveaux modérément bas à bas sur les régions de Bourgogne-Franche-Comté (BFC) et ARA. Les nappes à niveau bas à très bas augmente de + 7 % sur l’ensemble du bassin pour atteindre 61 %. Certaines nappes présentent des niveaux extrêmement bas, voire très bas, en particulier en région ARA (cailloutis plio-quaternaires de la Dombes, molasse miocène du bas-Dauphiné et alluvions fluvio_glaciaires de la Plaine de l’Est-lyonnais – couloir d’Heyrieux) et en région BFC (cailloutis de Sundgau, nappe de Dijon Sud et nappe Val de Saône). La recharge a débuté sur 31 % des nappes.
Seule la région ARA a mené une campagne de mesures complémentaires ONDE (Observatoire national des étiages) sur quatre de ses départements. Celle-ci traduit une bonne situation des écoulements des cours d’eau de l’Ain (9,7), du Rhône (9,7), en progression dans la Drôme (7,4) et dans une situation moins favorable pour les rivières de l’Isère (6,7).
Au 10 novembre, trois départements conservent des mesures préfectorales de limitation des usages de l’eau, concernant comme plus haut niveau, sur au moins une zone, l’alerte renforcée : l’Ain, la Drôme et l’Isère.
La recharge des nappes ne pourra être satisfaisante, en vue de la réparation de la prochaine période de basses eaux 2021, seulement si des pluies plus abondantes arrosent l’ensemble du bassin dans les mois qui viennent pendant la dormance de la végétation… Affaire à suivre.