Le retour des précipitations au mois de mai permet d’améliorer la situation du bassin qui était bien dégradée à la fin avril. Des périodes de températures fraîches alternent avec des périodes plus douces.
Les sols sont très secs dans le sud-ouest du bassin, sur la frange littorale allant des Pyrénées-Orientales aux Bouches-du-Rhône, les plus secs étant ceux de la Camargue gardoise (0,05-0,20). Les reliefs des Vosges, du Jura, des Alpes du nord et du sud du bassin sont plus humides (indice compris entre 0,85 et 1) tout comme ceux des départements de l’est du bassin.
Grâce aux pluies de mai, la situation des cours d’eau du bassin s’améliore nettement et retarde le démarrage de l’irrigation en particulier en région ARA et BFC. La part des rivières à débit fort à très fort augmente respectivement de 72 et 46 % par rapport à avril pour atteindre 72 et 76 %. L’amélioration est moins prononcée en région Occitanie et PACA . Les cours d’eau à régime nival de la région PACA devraient être épargnés dans un proche avenir, le stock neigeux ayant été réalimenté par les chutes de neige d’altitude en mai. Les débits du Rhône sont supérieurs à la moyenne sur la période 1920-2020 à toutes les stations et ceux de la Saône aval sont proches de la moyenne 1920-2020.
L’essentiel des retenues affiche un bon taux de remplissage, supérieur à 70 %.
En mai, la première campagne ONDE (Observatoire national des étiages) montre une situation satisfaisante des milieux aquatiques et de leurs habitats, les pluies du mois ayant nettement amélioré le débit des cours d’eau: tous les départements présentent un indice de 10, excepté l’Aude (9,17), les Bouches-du-Rhône (9,00), la Drôme (9,68), le Gard (9,87), l’Hérault (9,50), l’Isère (9,69), les Pyrénées-Orientales (9,70) et le Vaucluse pour lequel la campagne d’observation n’a pas pu être réalisée.
Les précipitations de mai n’ont pas été suffisantes pour combler la recharge insuffisante de les nappes souterraines qui ne pourront pas assurer pleinement leur rôle de soutien d’étiage cet été notamment sur les affluents du Rhône. Sur le littoral méditerranéen, le niveau des nappes réactives est reparti à la baisse dès la fin mai. D’après les prévisions de Météo-France, elles vont continuer à se dégrader durant les prochaines semaines et la situation devenir tendue sur certains secteurs où la question du partage de l’eau entre usages est posée dans le cadre des Plans de Gestion quantitative des Ressources en Eau (PGRE).
Au 10 juin, cinq préfets ont pris des mesures de limitation des usages de l’eau, atteignant comme niveau de gravité : la crise (les Bouches-du-Rhône (13) et le Var (83) sur le bassin interdépartemental du Réal de Jouques, l’alerte (l’Ain (01) sur les eaux souterraines de Dombes-Certines, le Rhône (69) sur les eaux souterraines d’un des couloirs de la nappe de l’est lyonnais, couloir d’Heyrieux, les Pyrénées-Orientales sur le secteur de la nappe plioquaternaire (bordure côtière nord)).
Cinq départements instaurent la vigilance sur : Isère (38), Hérault (34), Gard (30), Vaucluse (84) et Drôme (26).
A ce jour, n’ont pas été signalés de problèmes d’usages liés à l’alimentation en l’eau potable (excepté sur la Roya suite à la tempête Alex), à l’alimentation des canaux de navigation, au refroidissement de centrales nucléaires de production d’électricité...
En conclusion, le bénéfice des pluies tombées en mai sur le bassin risque d’être de courte durée si de nouveaux épisodes pluvieux ne viennent pas soulager les ressources en eau les prochains mois.