Le diagnostic de la pollution PCB réalisé au niveau du bassin Rhône-Méditerranée jusqu'en 2011 a été suivi d'interdictions de consommation de poissons (partielles ou totales) pour cinquante cours d'eau et plans d'eau.
A l'occasion de l'élaboration du second programme d'actions PCB (2011-2013), il est apparu indispensable de mettre en place, un suivi à long terme de la contamination des poissons de ces secteurs (Action 3.4.B du programme d'actions 2011-2013).
Pour cela, une analyse de 3700 résultats poissons bancarisés dans la base de données PCB du bassin Rhône-Méditerranée a été réalisée. En complément, une campagne de pêche spécifique a été effectuée en 2011 sur le plan d'eau du Grand-Large (69). Cette campagne a conduit à l'analyse de 157 échantillons poissons. L'analyse de l'ensemble de ces résultats a permis d'établir des recommandations pour l'élaboration dun protocole de suivi à long terme de la contamination des poissons.
Le protocole ainsi proposé permet de répondre à deux objectifs :
- l'un environnemental (avec le suivi de l'évolution de la pollution)
- l'autre sanitaire (pour, à terme, pouvoir adapter les interdictions de consommation en fonction de l'évolution des niveaux de contamination)
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Ce protocole est proposé aux ministères concernés et transmis aux organismes publics référents (ANSES et ONEMA). Il a vocation à alimenter les réflexions nationales sur le sujet du suivi à long terme de la pollution par les PCB.
Recommandations
Les recommandations qui découlent de cette étude sont les suivantes :
- Les espèces à cibler sont le Barbeau fluviatile, le Chevesne (dans le cas d'une interdiction totale de consommation de poisson) et la Truite fario (pour les têtes de bassin-versant).
- Les analyses doivent être réalisées sur des échantillons individuels et non pas sur des pools d'individus en raison de la forte variabilité individuelle que ce soit pour les caractéristiques morphologiques comme pour les niveaux de contamination en PCB.
- Le poids des individus à analyser doit être au minimum de 300 grammes, de manière à avoir des individus d'au moins 4 ans.
- L'analyse doit être réalisée sur un minimum de 10 individus de taille homogène pour chaque station suivie, afin d'obtenir un échantillonnage représentatif de la population.
- Une analyse des PCB est proposée en deux étapes :
1) l'analyse des PCB indicateurs : suffisante pour suivre l'évolution de la pollution PCB d'un secteur d'étude et juger efficacement (via les PCB non dioxine-like) de la conformité sanitaire des individus.
2) l'analyse de la TEQ-totale (=Quantité dEquivalent Toxique), en cas de conformité des échantillons vis à vis du seuil sanitaire en PCBndl. Cette deuxième série d'analyses sera en effet indispensable pour lever toute interdiction de consommation de poissons. Elle permettra de confirmer la conformité sanitaire des échantillons vis à vis de la TEQ(Dioxines-Furanes) et de la TEQ-totale.
- Une fréquence de suivi de 4 ans est recommandée, celle-ci permet un renouvellement des classes d'âge majoritairement capturées.
Schéma d'application du protocole proposé
Les recommandations établies lors de cette étude ont permis d'élaborer un protocole de suivi adapté à chacun des secteurs prospectés en tenant compte des espèces interdites à la consommation (interdiction partielle ou totale). Ainsi, le schéma décisionnel est proposé, avec quatre étapes d'analyses pour les secteurs en interdiction totale et deux pour les secteurs en interdiction partielle.
Schéma décisionnel du protocole proposé pour le suivi
de la contamination PCB des secteurs soumis à interdiction de consommation de poissons
Mise en place du suivi sur le bassin Rhône-Méditerranée
Une application du protocole proposé est suggérée pour le suivi des secteurs les plus pollués du bassin Rhône-Méditerranée. En fin de document, une liste de 65 stations de suivi est proposée pour l'ensemble du bassin Rhône-Méditerranée. 34 d'entre-elles étant soumises à interdiction totale de consommation de poissons et 31 soumises à interdictions partielle. La mise en œuvre du suivi à une fréquence de 4 ans implique d'échantillonner environ 15 stations par an.