La situation des précipitations cumulées est globalement déficitaire depuis la fin de la période de basses eaux en fin d'été 2021.
Elle se traduit par des débits avec une faible hydraulicité des cours d'eau du bassin à l'exception du Languedoc ainsi que la plupart des nappes.
Les prévisions annoncées par Météo-France s'orienteraient vers des épisodes chauds et secs. Une gestion très prudente des ressources en eau des différents usagers du bassin est de mise dès maintenant. Des mesures de restriction des usages de l'eau sont prises au 20 avril 2022 dans 6 départements du sud du bassin.
Face à cette situation et à la mise en œuvre en cours de l'arrêté d'orientation du bassin signé le 23 juillet 2021, le préfet coordonnateur de bassin Pascal Mailhos a réuni l'ensemble des préfets du bassin le 22 avril 2022.
Sommaire
1. Pluviométrie
En mars, les conditions anticycloniques ont dominé et le soleil a été particulièrement généreux.
Les passages perturbés ont été assez rares pour la saison excepté sur le versant méditerranéen de l'Occitanie, contreforts des Cévennes et les piémonts pyrénéens. D'abondantes chutes de neige ont été enregistrées sur le relief des Cévennes avec 1 à 1,50 mètres de neige au-dessus de 1500 mètres.
Les cumuls de pluie ont été déficitaires de 30 à 70 % sur une grande partie du territoire. Sur l'Hérault, le cumul mensuel moyen a dépassé quatre fois et demie la normale classant ce mois de mars au cinquième rang des plus arrosés sur la période 1959-2022.
En moyenne sur le mois, la pluviométrie a été déficitaire de près de 40 %.
Les sols superficiels se sont nettement asséchés en particulier en région PACA. Toutefois, ils se sont nettement humidifiés sur le Languedoc-Roussillon et restent souvent très humides sur le nord des Alpes et le long des Pyrénées. Concernant les nappes, la période de vidange a débuté dès février avec deux à trois mois d'avance. En mars, les niveaux des nappes sont généralement en baisse. Seules les nappes les plus inertielles, dont les niveaux sont stables, profitent encore de la lente infiltration des pluies hivernales. Au dus, les pluies efficaces récentes ont permis à certaines nappes d'enregistrer des épisodes de recharge et les niveaux sont stables ou en hausse. La situation est particulièrement préoccupante sur les nappes de Provence et de la Côte d'Azur.
Au 20 avril, 6 départements ont mis en œuvre des mesures de restriction des usages de l'eau. La plupart des départements sont en cours de révision des arrêtés cadre départementaux et finalisent ou ont finalisé les 7 nouveaux arrêtés cadre interdépartementaux. Parmi ceux-ci 3 sont signés à cette date, pour 3 autres, la phase de consultation est en cours ou achevée et le dernier est en cours d'élaboration.
Les prévisions saisonnières de Météo-France pour le trimestre mai-juin-juillet 2022 privilégient un scénario avec une température moyenne sur le trimestre supérieure aux normales et des conditions plus sèches que la normale pour les précipitations.
Comparaison du cumul de précipitations efficaces sur l'ensemble de la saison de recharge |
Rapport à la normal 1981/2010 du cumul des précipitations |
Massif Alpin | Est des Pyrénées |
2. Débits des cours d'eau
Le déficit de précipitation enregistré ces derniers mois entraîne des écoulements globaux déficitaires sur l'ensemble du bassin, en particulier sur les régions Bourgogne-Franche-Comté, PACA et dans le département de l'Aude. L'épisode de précipitations venant du sud et s'abattant sur les sommets des reliefs et les contreforts des Cévennes, des Pyrénées et des Baronnies provençales ont entraîné des débits très supérieurs à la moyenne des cours d'eau sur les départements de l'Hérault, des Pyrénées-Orientales et sur une partie du Vaucluse pour ce mois.
En raison de la migration des données hydrométriques de la banque hydro vers l'hydroportail, la carte des fréquences de retour des VCN3 mensuels est temporairement indisponible. Tout est mis en œuvre pour rétablir sa production dans les plus brefs délais.
3. Niveaux des nappes souterraines
La période de recharge 2021-2022 a été courte et peu active sur l'ensemble des nappes. La phase de vidange des nappes progressivement mise en place depuis février 2022 suite à des pluies efficaces déficitaires se confirme sur une majorité de nappes réactives exceptées celles du versant méditerranéen de l'Occitanie (ex-région Languedoc-Roussillon) qui ont bénéficié de récentes précipitations efficaces significatives et enregistrent des niveaux en hausse.
Au cours du mois de mars, les tendances des nappes inertielles s'inversent avec des niveaux généralement en baisse. La recharge reste cependant active mais très ralentie sur les nappes les plus inertielles du couloir Rhône-Saône. Les nappes de Provence et de la Côte d'Azur sont en baisse ou stables. La fonte précoce de neige ou des précipitations localisées ont permis d'engendrer de petites recharges.
4. Remplissage des retenues d'eau
5. Humidité des sols
6. Etat des milieux aquatiques
En mars, les campagnes complémentaires de l'observatoire national des étiages (ONDE) n'ont pas été menées sur le bassin.
7. Limitations des usages de l'eau au 20 avril 2022
Au 20 avril 2022, face à la situation hydrologique constatée et les prévisions annoncées par Météo-France, six préfets de la partie sud du bassin ont été amenés à prendre les premières mesures de restriction suite à la tenue des comités des ressources en eau (CRE) dans les départements correspondants.
Eaux superficielles :
- Vigilance sur 4 départements : 13, 83, 84, 06
- Alerte pour 3 départements : 26, 06, 84
- Crise sur le bassin versant du Réal de Jouques (13) et sur l'Huveaune aval (13).
Eaux souterraines :
- Vigilance sur 2 départements : 13, 84
- Alerte sur 1 département : 26
- Alerte renforcée sur le secteur Dombes-Certines (01)
Restrictions spécifiques aux eaux superficielles au 20 avril 2022 | Restrictions spécifiques aux eaux souterraines au 20 avril 2022 |
Site PROPLUVIA, les restrictions d'eau