AOUT 2023 : DES CANICULES TARDIVES QUI AGGRAVENT LA SITUATION

Cumul des précipitations aout 2023

La Bourgogne-Franche-Comté et le nord de la région Rhône-Alpes ont été peu arrosés, malgré les précipitations orageuses de début et fin de mois. La partie sud de la région Rhône-Alpes, les Alpes du Sud jusqu’à Nice et la Provence jusqu’à Marseille ont bénéficié d’une pluviométrie excédentaire permettant de conserver une bonne humidité des sols. Le reste du littoral, en particulier sur le golfe du Lion, est très déficitaire en pluie avec des sols  toujours très secs. Les températures sont restées bien au-dessus des normales de saison, avec 2 épisodes de fortes chaleurs en début et fin de mois au cours desquels de nombreux records absolus de température ont été battus (41,5° à Lyon, 42,3° à Nîmes…).

Les retenues de Bourgogne-Franche-Comté ont un niveau légèrement plus bas que la normale, ayant été sollicitées pour alimenter les canaux de navigation fluviale. Dans les Alpes et le Massif Central, les retenues conservent en majorité des niveaux conformes aux normales de saison. La situation des retenues en Occitanie est plus contrastée, avec un soutien accru à l’irrigation qui a pu drainer certaines retenues notamment en plaine.

Les débits des cours d’eau de Bourgogne et de Franche-Comté continuent leur baisse avec des situations inquiétantes sur l’Axe Saône. En Rhône-Alpes, PACA et Occitanie, seuls les cours d’eau sur les reliefs ont bénéficié d’un sursis. Les débits baissent rapidement jusqu’à des niveaux historiquement bas dans l’Ain et le Rhône. Les cours d’eau du littoral sont toujours en baisse, avec de nombreux assecs.

Les secteurs de montagne ont bénéficié de cumuls importants de précipitations mais l'ensemble des ressources souterraines poursuit néanmoins son tarissement. Sur les nappes du couloir Rhône-Saône, les niveaux sont préoccupants. Les risques d’intrusion d’eau marine sont accrus sur les zones littorales affichant des niveaux bas à très bas, de la Côte d’Azur au Roussillon. L'étiage automnal, qui s'annonce un peu moins sévère que l'an passé, devrait quand même être assez marqué.

1. Point météorologique : précipitations

Pluviométrie

Les précipitations de début de mois, souvent orageuses, ont touché la partie nord du bassin de façon très inégale. La pluviométrie est ainsi excédentaire sur le nord-ouest de la Bourgogne et le sud des Vosges avec localement un rapport à la normale de 140% à 200%. Elle est en revanche déficitaire de 10 à 20% sur le centre du massif jurassien et le sud-ouest de la Bourgogne, et jusqu’à 40% de Dijon à Belfort et sur le département du Jura.

Les précipitations du 24 au 28 août ont été plus marquées sur la région Rhône-Alpes, avec des quantités en 24 heures parfois conséquentes : 93,2 mm à Saint-Sauveur-en-Rue dans la Loire le 25, dont 63,2 mm en une heure et 83,7 mm à Romans dans la Drôme ce même jour. Le bilan pluviométrique est excédentaire ou normal sur une grande partie de la région à l’exception du Rhône, de la Bresse et des alentours d’Annecy, où il est déficitaire de 20 à 50%.

Les précipitations ont été assez hétérogènes et restent insuffisantes sur une majeure partie du sud du bassin. Les seules zones excédentaires sont les Alpes-Maritimes, l'est des Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes, avec des cumuls entre 80 et 150mm sur les reliefs. Les précipitations sont aussi localement excédentaires sur les alentours de Marseille et le Pays d'Aix, où on relève des cumuls mensuels de 30 à 50mm. Sur l'ouest des Alpes-de-Haute-Provence, le Luberon, le Pays d'Apt et une grande partie du Var, les cumuls de précipitations sont assez proches des normales, entre 30 et 50mm. Le centre Var, les Pyrénées-Orientales, l'ouest du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône et de l'Aude sont en déficit pluviométrique de 25 à 40%. Enfin, la totalité de l'Hérault et une grande partie Sud du Gard sont très déficitaires, avec des cumuls mensuels ne dépassant pas les 20 mm et un déficit pluviométrique de plus de 75% par endroits.

 

 

Depuis le 1er septembre 2022, le cumul de précipitations agrégées sur le nord du bassin est de 1060,5 mm (soit 90,5 % de la normale), ce qui classe cette période au 20ème rang des cumuls les plus faibles depuis 1959. Sur les Alpes, le cumul est parfois excédentaire avec un rapport à la normale entre 110 et 120 % ; cependant de la Drôme à la Haute-Savoie, les cumuls sont proches de la moyenne. La région BFC et l’ouest de Rhône-Alpes sont globalement déficitaires, certains secteurs de l’Ardèche et de l’Ain ont un déficit de l’ordre de 40 %.

Sur l'année hydrologique, une majorité du sud du bassin est déficitaire en précipitations, hormis le massif du Queyras, où les précipitations sont excédentaires de 20%. Sur les Alpes-de-Haute-Provence et le Vaucluse, les cumuls sont proches des normales. Ailleurs, les départements littoraux sont déficitaires en précipitations de 25 à 50%. Sur le causse du Larzac, ainsi que sur le littoral des Pyrénées-Orientales et de l'Aude, le déficit pluviométrique est encore plus important, atteignant localement 50% à 75%.

Cumul des précipitations de sept 2022 à août 2023

 

Les prévisions saisonnières de Météo-France sur les mois de septembre, octobre et novembre 2023 privilégient des températures plus élevées que la normale sur l’ensemble du bassin et des conditions plus humides que la normale sur les départements méditerranéens.

 

Précipitations efficaces

Avec 19,9 mm de pluies efficaces agrégées sur le nord du bassin, pour une normale de 9,8 mm pour un mois d’août, soit une différence de 10,1 mm, c’est le 23ème cumul le plus élevé depuis 1959. Ce sont les secteurs de l’Ardèche aux Alpes qui ont le plus souvent des pluies efficaces positives.

Les précipitations efficaces sont en revanche légèrement négatives sur la quasi-totalité du sud du bassin, entre 0 et -25 mm. Seul les reliefs Pyrénéens et Alpins et les Bouches-du-Rhône présentent des précipitations efficaces positives. Les précipitations efficaces sont très importantes sur les Alpes, en particulier sur les reliefs frontaliers avec des cumuls entre 50 et 80 mm, dépassant localement 100 mm.

Depuis le mois de septembre 2022, le cumul des pluies efficaces agrégées sur le nord du bassin est de 469,1 mm, soit 78,7 % de la normale. C'est le 10ème cumul le plus faible depuis 1959. Les cumuls les plus élevés se situent sur l’est du bassin, et les plus faibles dans le département de la Loire. Une grande partie du nord du bassin est en déficit avec un rapport à la normale de 50 à 75 %, le déficit est parfois plus sévère sur les départements du Rhône, de la Loire et les Monts du Vivarais. En revanche, les Alpes et la basse vallée du Rhône ont localement un excès de 10 % environ.

Sur l'année hydrologique en cours, la quasi-totalité du sud du bassin est déficitaire, hormis le Vaucluse et l'est des Hautes-Alpes, où les précipitations efficaces sont proches des normales. Les régions les plus touchées sont l'Hérault, les Pyrénées-Orientales, l'est Audois, la Camargue et le centre Var, avec un déficit pluviométrique dépassant les 75%. Ailleurs, le déficit pluviométrique est généralement entre 25 et 50%.

 

2. Situation des milieux aquatiques et de leurs habitats

L’été 2023 se classe au 4ème rang des étés les plus chauds depuis 1900 derrière 2003 et 2022 et quasiment ex-aequo avec 2018. Deux périodes de chaleur ont touché le bassin : la première du 8 au 11 août, tout particulièrement marquée sur le Sud-Est, et la seconde, tardive, longue et intense du 17 au 24 août.

Sur la base des observations réalisées ; la situation continue de se dégrader en Bourgogne-Franche-Comté, où plus de 36 assecs et 20 écoulements non visibles ont été relevés. C’est le département du Jura qui est désormais le plus touché avec 15 assecs et 12 écoulements non visibles, soit 72% des stations du département.

Le bilan de la campagne ONDE en Rhône-Alpes est de 91 stations en assec et 24 en écoulement non visible, soit la moitié des stations de la région. Le département de l’Ain atteint un indice ONDE historiquement bas à 3, avec 1 seule station d’observation qui reste en écoulement visible acceptable et 6 en écoulement faible. La situation est aussi extrêmement dégradée dans la Drôme et dans le Rhône. En Isère, les seuls écoulements considérés comme acceptables sont concentrés sur les Ecrins/Oisans, au sud-est du département. Les deux Savoies restent assez peu touchées.

En région PACA, 66 assecs et 23 écoulements non visibles ont pu être relevés. Cette sécheresse, qui persiste et s’intensifie sur les cours d’eau côtiers, s’étend dorénavant aux reliefs alpins. En effet, les 3 départements alpins représentent environ 50% des assecs observés sur la région.

La partie occitane est la plus touchée, avec 84 assecs et 18 écoulements non visibles, soit 58% des stations de la région. Les cours d’eau du littoral sont les plus touchés et 67% des petits cours d’eau du Gard sont en assecs ou en écoulement non visible. Les écoulements visibles se concentrent sur les reliefs du Massif Central et des Pyrénées.

 

 

L’indice départemental ONDE est calculé uniquement si l’ensemble des stations du réseau du département a été prospecté. Ainsi, une valeur d’indice est a priori disponible au minimum 1 fois par mois dans le cadre du suivi usuel. Toutes les stations ayant été observées fin août 2023, un indice ONDE a pu être calculé pour tous les départements.

Ce sont désormais les départements de l’Ain, la Drôme, l’Hérault, du Gard, de l’Isère, du Var et du Vaucluse qui présentent les situations les plus tendues (couleur orange la plus foncée).

 

3. Situation des retenues d’eau

Les grandes retenues de Bourgogne-Franche-Comté ont des taux de remplissage légèrement inférieurs aux normales de saison. Au 1er septembre, le taux de remplissage de la retenue de Vouglans est descendu à 79%. Il était de 78% en 2022 et 89% en 2021 à la même période.

Dans les Alpes du Nord, en Isère, le niveau du barrage de Chambon est redescendu à 64%, après avoir atteint les 75% au 1er août. La retenue de Grand-Maison maintient toujours son niveau à 98%. La retenue de Monteynard baisse de niveau à 69% (76% au 1er août) et celle du Sautet à 71% (83% au 1er août). En Savoie, le taux de remplissage du barrage de Bissorte diminue encore, passant de 57% au 1er août à 43%. Le barrage de Mont-Cenis conserve son taux de remplissage à 84%. La retenue de Roselend a baissé légèrement de niveau, passant de 95% à 89% et celle de Tignes passe de 82% à 80%.

Dans le Massif Central, les retenues du Chassezac continuent leur baisse avec un taux de remplissage passant de 79% à 70%. Les 2 retenues de Montpezat ont joué à plein leur rôle de soutien d’étiage de l’Ardèche, passant d’un niveau de 93% au 1er août à 53% au 1er septembre.

Dans les Alpes du Sud, seule la retenue de Castillon conserve un taux de remplissage stable à 93%. La retenue de Serre-Ponçon accuse une légère baisse de 95% à 87%. Le lac de Saint-Cassien a baissé de 12%, avec un taux de remplissage au 1er septembre de 62%. La retenue de Sainte-Croix passe de 84% à 70%. Ces chiffres sont à mettre en parallèle avec ceux de 2022 : à la même date, les taux de remplissages de ces retenues étaient de 77% pour Castillon, 59% pour Serre-Ponçon, Saint-Cassien à 39% et Sainte-Croix à 41%. La situation est donc bien plus favorable cette année.

En Occitanie, les retenues sur les reliefs pyrénéens conservent globalement des taux de remplissage normaux pour la saison. Les barrages en plaine ont été très sollicités pour le soutien d’étiage et ont un taux de remplissage largement inférieur à 50%. Le déstockage de la tranche agricole de la retenue de Matemale s’est achevé au 31 août.

La ressource en eau reste insuffisante sur certains tronçons du canal de Bourgogne et du canal du Midi, limitant le mouillage et obligeant à des regroupements de bateaux pour le passage des écluses. Le Canal du Midi reste en zone d’alerte renforcée. Au niveau national, les canaux VNF ont un taux de remplissage de 36 % au 1er septembre, pour une moyenne habituelle de 53 % sur ces 10 dernières années.

 

4. Hydrologie : cours d’eau, hydraulicité, fleuve Rhône

Les débits des cours d’eau poursuivent leur baisse sur toute la région Bourgogne-Franche-Comté, avec des situations devenant inquiétantes sur l’axe Saône et le Jura.

En Rhône-Alpes, les cours d’eau du Beaujolais et de la Bresse voient leurs débits fortement chuter. Très localement, dans les Alpes du Nord, la situation s'est améliorée temporairement suite aux précipitations orageuses, mais est repartie très vite à la baisse. Sur la partie sud de la région, les débits qui étaient redevenus quasi normaux pour la saison en juillet, diminuent drastiquement.

En fin de mois, des pics de pluie ont pu être observés sur l’ensemble de la région PACA. Importants en montagne, ils ont permis de remonter les niveaux avec une hydraulicité proche de la moyenne. Sur les stations plus proches du littoral, les effets de ces précipitations sont moins importants avec des hydraulicités restées basses. Le bilan est donc contrasté avec des cours d’eau alpins aux niveaux plutôt moyens pour la saison et des cours d’eau aux niveaux bas dans le Var, le Vaucluse et les Bouches du Rhône.

Les plus basses eaux sont globalement caractérisées de « sèches » avec des périodes de retour élevées. Le Jabron à Comps sur Artuby, le Loup à Tourettes et l’Estéron au Broc enregistrent une période de retour de 50 ans, avec des niveaux particulièrement bas. Les stations situées sur les cours d’eau de la Giscle, la Nartuby, la Brague ou encore l’Issole sont toujours en assecs depuis le début de l’été.

En Occitanie, les débits des cours d’eau des Pyrénées, de l’arrière-pays audois et du Massif Central ont été positivement impactés par les précipitations, mais repartent à la baisse. Les débits des cours d’eau de la plaine du Roussillon et du littoral de l’Aude et de l’Hérault présentent un déficit bien plus marqué. La situation dans le Gard se dégrade très vite avec l’apparition d’assecs.

Fleuve Rhône : L'hydraulicité du mois d’août 2023 est en-dessous de la moyenne interannuelle sur les cinq stations du Rhône et celle de la Saône. En aval de Lyon, les 3 stations se positionnent entre le 8 ème et le 10 ème rang des débits mensuels moyens d’août les plus bas sur les 104 dernières années.

L'hydraulicité est particulièrement faible à l'aval de Lyon jusqu'à la mer avec un coefficient d'hydraulicité de seulement 0.64 à Beaucaire, juste au-dessus du delta de Camargue.

5. Humidité des sols

Les sols sont globalement secs sur une grande partie nord du bassin, voire assez secs de la Loire à la Bourgogne, où l’indice d’humidité des sols est déficitaire de 40 à 60%. À l’extrémité nord du bassin, du côté du Ballon de Servance, l’indice est cependant plus élevé que la normale de 10 à 30%.

Sur la partie Rhône-Alpes du bassin, les sols restent secs dans l’Ain, la Haute-Savoie et le Nord-Isère. En-dessous de Lyon, les sols sont plus humides que la normale, jusqu’à 40% localement dans la Drôme et 50 à 70% sur le sud de l’Isère et la Savoie

Les sols se sont asséchés sur une grande partie du sud du bassin, à l'exception des reliefs Alpins. En effet, les trois départements Alpins de la région PACA présentent un indice d'humidité des sols supérieur à la normale de 20 à 40% généralement et jusqu'à 50-60% localement sur l'est des Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes. Cet indice, au plus bas jusqu’au 25 aout dans les Hautes-Alpes, est remonté en flèche à la suite des fortes précipitations de la fin du mois. L'indice d'humidité des sols reste aussi légèrement supérieur à la normale sur l'est des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse, et sur l'ouest Audois.

Le Gard, la vallée du Rhône et le Var se sont asséchés sur ce mois d'août, avec localement des zones très sèches comme le massif des Maures et la Camargue. Enfin, les Pyrénées-Orientales, le littoral Audois et l'Hérault se sont asséchés à nouveau. Ces zones, déjà très sèches sur le mois précédent, présentent en fin de mois un indice d'humidité des sols très bas et bien inférieur à la normale.

 

6. Situation des nappes d'eaux souterraines

Dans un contexte d'averses orageuses sur le Grand Est, certaines nappes du sud des Vosges ont une tendance à la hausse.

En Bourgogne-Franche-Comté, les niveaux des alluvions du Doubs atteignent des niveaux modérément bas à autour de la moyenne. Les nappes de la Tille restent à un niveau bas. Les nappes inertielles plio-quaternaires et miocènes du Dijonnais affichent des niveaux bas à très bas.

Sur la région Rhône-Alpes, les nappes réactives du Rhône et de la Saône sont en baisse très modérée ou se stabilisent. La situation reste identique à celle de juillet, avec des niveaux bas à très bas dans la vallée de la Saône et modérément bas dans la vallée du Rhône.

La situation se dégrade au niveau de la Plaine de l’Ain amont et reste particulièrement critique sur la Bresse avec des niveaux historiquement bas. Dans l’Est Lyonnais, la situation reste similaire à celle du mois précédent avec une situation modérément basse.

En Isère, les niveaux restent historiquement bas sur les plaines de la Valloire et Liers ainsi que sur les vallées de Vienne et très bas sur la Bièvre. Sur la Plaine de Romans et la Plaine de Valence, les niveaux restent bas. La situation de la nappe de la molasse du miocène reste critique, toujours marquée par des niveaux très bas majoritaires et orientés à la baisse. Au niveau des collines du Nord Drôme et du sud Grésivaudan, les niveaux restent partout très bas et continuent de représenter des records historiquement bas.

En PACA, les nappes se stabilisent à des niveaux bas ou continuent leur baisse, en particulier sur le littoral, dans les plaines de l'ouest de la région, dans le centre Var et autour de Nice. Pratiquement partout, les niveaux moyens sont inférieurs aux moyennes d’août dans la nappe de l'Huveaune, dans les plaines de Vaucluse et les grands aquifères karstiques du Var et du Vaucluse. Accompagné de l'augmentation saisonnière de la demande en eau en secteur littoral et du risque de dégradation de la qualité de l'eau du fait d'intrusion marine, ce tarissement doit être suivi avec attention. Suite aux précipitations orageuses, les nappes des Alpes du Sud ont tout de même été marquées par des crues d’ampleur limitée dans l’espace et dans le temps. De même, les secteurs soumis à irrigation gravitaire excédentaire (nappe de Crau notamment) montrent des niveaux moyens mensuels proches des niveaux médians.

En région Occitanie, les aquifères karstiques et les alluvions du littoral languedocien sont en baisse généralisée, atteignant des niveaux bas sur les karsts nîmois et de moyen à très bas sur les karsts montpelliérains.

Les alluvions de l'Orb et de l'Hérault atteignent un niveau très bas, et les alluvions de l'Aude un niveau modérément bas à très bas. Les très faibles précipitations sur le Biterrois sont largement insuffisantes pour recharger l’aquifère. Toutefois, le départ massif des vacanciers se  répercute favorablement sur les niveaux de la nappe sur le littoral où la situation est redevenue proche des normales.

En contexte de déficit pluviométrique prononcé depuis l’année dernière, d’étiage très sévère des cours d’eau et de fortes restrictions sur l’irrigation gravitaire, la situation des nappes quaternaires et plio-quaternaires du Roussillon est extrêmement dégradée. L’atteinte de tels niveaux sur autant de points de suivi est inédite depuis l’instauration des niveaux de référence de gestion des nappes. La quasi-totalité de la masse d’eau est placée en « crise », un seul secteur restant en « alerte renforcée ». La limitation des prélèvements semble néanmoins permettre une stabilisation locale de la situation en attendant une période de recharge.

 

7. Mesures d'anticipation et de restriction des usages de l'eau

Au 1er septembre 2023, les 27 départements du bassin Rhône-Méditerranée et les 7 zones interdépartementales ont adopté des mesures de restrictions de l'usage de l'eau : 

Vigilance : la Haute-Marne, les Vosges, la Côte-d’Or, la Saône-et-Loire, le Jura, la Savoie, le Rhône, l'Isère, la Drôme, la Loire, les Alpes de Haute-Provence, les Hautes-Alpes, le Var, le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, l’ACI Durance-Verdon-Siagne, l'ACi du Lez provençal-Lauzon, de l'AEygues et de l'Ouvèze Provençale, l’Aude, le Gard, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales.

Alerte : la Haute-Marne, les Vosges, la Côte-d’Or, la Saône-et-Loire, le Territoire de Belfort, l’ACI Allan, l’Ain, la Drôme, l'Isère, l'Ardèche, la Loire, le Rhône, l’ACi Est Lyonnais, la Savoie, la Haute-Savoie, les Alpes de Haute-Provence, les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes, l’ACI Durance-Verdon-Siagne, le Var, le Vaucluse, l’Aude, le Gard, l’Hérault, la Lozère et les Pyrénées-Orientales.

Alerte renforcée : la Haute-Marne, la Côte-d’Or, l'Axe Saône, la Saône-et-Loire, la Haute-Saône, le Doubs, l’ACI Allan, le Jura, l'Ain, l’Ardèche, la Drôme, l’ACi Galaure Drôme des Collines, l’ACI Bièvre-Liers-Valloire, l'ACi du Lez provençal-Lauzon, de l'AEygues et de l'Ouvèze Provençale, l'Isère, la Loire, la Savoie, la Haute-Savoie, les Alpes de Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, l’ACI Durance-Verdon-Siagne, le Var, le Vaucluse, l’Aude, le Gard, l’Hérault, la Lozère et les Pyrénées-Orientales.

Crise : la Haute-Marne, la Côte-d’Or, l'Axe Saône, la Saône-et-Loire, le Doubs, l'Ain, l’Ardèche, la Drôme, la Loire, les Alpes de Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, le Var, le Vaucluse, l'ACi du Lez provençal-Lauzon, de l'AEygues et de l'Ouvèze Provençale, l’Aude, le Gard, l’Hérault, la Lozère et les Pyrénées-Orientales.

 

Restrictions spécifiques aux eaux superficielles

au 1er août 2023

Restrictions spécifiques aux eaux superficielles

au 1er septembre 2023

Restrictions spécifiques aux eaux souterraines 

au 1er août 2023

Restrictions spécifiques aux eaux souterraines 

au 1er septembre 2023

Site PROPLUVIA, les restrictions d'eau

https://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr/sites/sierm/files/styles/medium/public/content/2022-06/propluvia_0.png?itok=H1WpOvPy

Publié le 23/10/2023