Décembre 2016 : déficit généralisé qui entraîne un début d’étiage hivernal marqué au nord

(mis en ligne le 17 janvier 2017)

Le mois de décembre 2016 est doux et très sec. Les températures moyennes mensuelles sont légèrement supérieures à la normale (+1°C) avec des écarts importants, localement de -2°C à +4°C. Les cumuls mensuels sont très faibles, ils ne dépassent pas 75 mm sur l’ensemble du bassin. Sur la façade est, en particulier sur les Vosges, le Jura, les Alpes du nord et une partie des Alpes du sud, les cumuls sont même tous inférieurs à 10 mm. Seuls quelques secteurs de l’Hérault et des Cévennes recueillent jusqu’à 100 mm de précipitations. Le bilan pluviométrique mensuel est ainsi très largement déficitaire sur l’ensemble du bassin : moins de 25 % à 75 % des normales sauf sur l’Hérault dont le bilan est proche des normales. L’enneigement reste lui aussi très faible sur les reliefs du bassin (Jura, Alpes du nord, Alpes du sud, Pyrénées Orientales).

Le bilan pluviométrique depuis le 1er septembre reste contrasté sur le bassin : il est déficitaire jusqu’à moins de 50% de la normale sur toute la moitié nord, sur la majeure partie du centre ainsi que sur le Roussillon. Au sud du bassin, les pluies conséquentes de novembre et, dans une moindre mesure, de décembre ont permis de conserver un bilan proche de la normale à excédentaire sur la plupart des secteurs.

Au 1er janvier 2017

  • La situation s’est dégradée sur une grande partie des cours d’eau du bassin en particulier sur ceux de Franche-Comté qui enregistrent des débits moyens mensuels très faibles. Les débits minimums sur ces cours d’eau sont tous de caractère sec avec une période de retour de 20 ans ou plus pour 50% d’entre eux. La Furieuse (sous bassin de la Loue) présente même un VCN3 historiquement bas (occurrence 50 ans). La situation hydrologique des cours d’eau de la moitié sud du bassin est plus favorable : les secteurs marqués par les crues de novembre et/ou les pluies de décembre conservent des débits proches ou supérieurs à la normale. Le Rhône et la Saône à la confluence sont, eux aussi, impactés par le manque de précipitations. Leurs débits enregistrent, en fin de mois, des valeurs très inférieures à la moyenne interannuelle pour les 6 stations suivies.
  • La situation des nappes d’eau souterraine est hétérogène : sur la moitié nord du bassin, 62 % des nappes ont des niveaux inférieurs, voire très inférieurs à la normale avec une tendance générale à la baisse. Certaines nappes de Franche-Comté atteignent leurs minimums historiques (alluvions du Breuchin, alluvions de la Savoureuse). Pour les nappes de l’Hérault et du Gard, la recharge amorcée en novembre continue. En région PACA, les niveaux sont en majorité proches ou supérieurs à la normale.
  • Les taux de remplissage des retenues du bassin sont satisfaisants pour la saison : ils sont tous supérieurs à 50 % sauf pour la retenue de Saint-Cassien. Les réserves pour l’eau potable, pour les usages agricoles et les retenues à vocation hydroélectrique (Alpes du nord) ont un remplissage inférieur à la normale.
  • Les sols superficiels se sont asséchés au cours du mois. Sur la majeure partie du bassin, l’indice d'humidité des sols varie de 0,5 à 0,8. Il est supérieur à 0,85 sur les Cévennes et l’Hérault. A l’inverse, il est faible (inférieur à 0,4) sur les Bouches du Rhône ainsi que sur l’Aude et les Pyrénées Orientales hors zone littorale.

Bilan : ce mois de décembre 2016 retrouve une situation hydrologique plus difficile sur le bassin Rhône-Méditerranée après l’accalmie du mois de novembre. La situation devient particulièrement préoccupante en région Bourgogne-Franche-Comté et sur les Alpes du nord où les déficits s’accentuent depuis 4 mois et atteignent jusqu’à moins de 50 % des normales de saison. L’absence de neige empêche de reconstituer les réserves nécessaires au printemps. Les précipitations sont attendues en janvier pour combler les déficits et amorcer durablement la recharge.

Publié le 14/09/2018